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Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji]Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas Aller à la page : Précédent  1, 2
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RyûjiKonohajin
Ryûji
MessageSujet: Re: Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji]   Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji] - Page 2 EmptyVen 24 Fév - 22:41
Mais il est sérieux ? Il croyait vraiment qu'il n'était qu'un sensei pour moi ? Bien sûr que non. Il était bien plus que ça pour moi, je tenais beaucoup trop à lui.

- Keuwaaa. Mais nan, vous êtes les meilleur des senseis de tout l'univers entier, pis j'vois aiiiime trooop !

Vint ensuite l'épisode du verre, que je me cassais violemment sur le bras. Une vive douleur s'était lancée, me faisant grimacer, mais... mon attention était entièrement concentrée sur le sang qui coulait de mon bras. C'était décidément bon, seulement, je préférais boire le sang de Rei plutôt que le mien. Mais comme il m'avait demandé de boire mon propre sang, alors je me suis exécuté. Tout simplement.

Con ? Il me traitait réellement de con ? Mais... mais je ne comprends pas. Je ne faisais que respecter son ordre, non... ? Et puis, taré ? Il le pensait réellement ? Je ne comprenais pas, mais je ne me sentais pas du tout bien sur le coup. Et puis, je commençais à sentir une forte douleur au niveau de la tête, qui ne cessait de grandir depuis que j'ai commencé à boire le sang de Rei.

Il s'occupait alors de moi, cherchant à soigner et désinfecter mon sang. Pour m'occuper, il s'entailla légèrement le bras, et me laissa la possibilité de boire son sang. Mes yeux s'illuminèrent de bonheur, et un énorme sourire venait orner mon visage enfantin. La seule question était de ne pas mettre les dents. Si ce n'est que ça, ok ! Sans perdre une seconde, et je goûtais une nouvelle fois à ce délicieux nectar. Tel un chat, je lapais son bras au niveau de l'entaille. Je ne me rendais pas même compte d'à quel point la situation était glauque, tant j'étais torché, et... très attiré par ce sang.

C'est à peine si je sentais ce qu'il se passait à côté. Rei s'occupait de désinfecter ma blessure, mais je n'y prêtais quasiment pas attention. Il m'expliqua ensuite qu'une simple morsure ou entaille aurait pu suffire, si je voulais boire mon sang.

- Wééé mais c'est moiiiins rigoloooo.

Je riais. Néanmoins, j'arrêtais lorsqu'il me demanda de ne plus jamais recommencer ce que j'avais fait. Je restais silencieux, avant d'acquiescer. Je devais obéir, sinon Rei-sensei sera pas content. Et ça, j'ai pas envie moi ! Non non non, pas du tout même !

L'opération était terminée, et il me prit avec lui jusqu'au lit. On s'assit, et il me retenait avant de dire qu'il faisait bien plus que ce qu'il aurait fait pour un simple élève. Je souriais, et m'installais alors confortablement contre lui pendant qu'il maintenait la compresse. Cependant, je sentais la douleur à la tête s'accentuer de plus en plus, à tel point que je commençais à gémir de douleur, et de me tenir la tête avec mon bras libre. Qu'est-ce que c'était que ça... ? J'avais l'impression que mes yeux étaient en train de brûler, et que cette douleur se propageait dans tout mon crâne.

- Hngh... mes yeux...

La douleur ne cessait d'augmenter, j'avais l'impression de ne plus tenir en place du tout. Comme si la salle bougeait étrangement, sauf que ce n'était pas réellement ça. Soudain, sous la douleur et la fatigue, je tombais dans les pommes, dans les bras de Rei.
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Yamanaka ReiKonohajin
Yamanaka Rei
MessageSujet: Re: Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji]   Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji] - Page 2 EmptySam 25 Fév - 4:38


Pendant que je m’occupais de soigner son bras, Ryûji léchait le sang s’écoulant de la petite entaille que je m’étais faite en haut du bras. Il semblait y prendre un plaisir fou, me laissant mitigé vis-à-vis de tout ça. Le voir ainsi était réjouissant, lorsqu'on sait tout ce par quoi il est passé, et lorsqu’on sait à quel point il peut avoir un sale caractère. Néanmoins, il restait mon élève de 12 ans, et un enfant de 12 ans ne va pas boire comme ça le sang de quelqu’un de 4 ans de plus. D’ailleurs, personne ne boit du sang, à part peut-être dans certains jeux peu recommandables.

Lorsque je lui expliquais qu’une simple petite entaille aurait suffi plutôt que de s'exploser comme un idiot un verre sur le bras, il trouva tout simplement à répondre que c’était parce que c’était plus rigolo. Rigolo ? Il trouvait cela rigolo ? C’est sûr que ce n’était pas lui qui devait faire hyper gaffe à bien retirer chaque bout de verre dans un certain sens pour ne pas qu’ils abîment plus sa peau. Sale gosse.

Une fois de nouveau sur le lit, il s’était installé contre moi, pendant que je le maintenais pour éviter qu’il ne fasse une autre bêtise, ne tente de poignarder avec la poignez de la porte pour saigner plus fort, je ne sais pas. Et puis, pour être honnête, je me sentais bien comme ça. J’avais le sentiment que je pouvais faire quelque chose pour ce gosse, et que j’étais malgré tout capable de le protéger. Qui aurait cru que moi, Yamanaka Rei, le sensei cynique, voire sadique se retrouverait à jouer le baby-sitter et l’infirmier d’un gosse encore plus pénible que moi ? Personne. Et pourtant, c’était le cas.

Mais alors que jusque-là, tout allait bien, il se mettait à gémir, puis porter une main à son visage. Je décalais sa position, de manière à ce que ce soit son épaule qui se retrouve posée perpendiculairement sur mon torse, et que ses jambes passent par-dessus la mienne. Ainsi, je pouvais mieux voir son visage et la raison qui le faisait gémir. Et ce que je voyais était… Effrayant. Ses yeux étaient rouges, très rouges. Comme si du sang s'échappait dedans. Automatiquement, je le serrais un peu plus, essayant de comprendre ce qui lui arrivait.

- Ryûji ? Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
- Hngh... mes yeux...

C’était flagrant que Ryûji souffrait, et énormément. J’avais peur que le monstre arrive, mais ce n’était pas comme la dernière fois. Il n’y avait pas de chakra violet, et il n’avait aucune raison d’être énervé contre moi. C’était alors autre chose. Ryûji commençait à s’agiter, ça n’allait vraiment pas. Je soulevais ses cheveux pour mieux voir ce qu’il se passait dans ses yeux. J’arrivais distinctement à voir des petits vaisseaux sanguins éclatés, et le sang se répandre dans ses yeux.

- Bon, je t’embarque à l'hôpital.

Je commençais clairement à stresser, le sang se répandant dans ses yeux me faisant penser directement à une hémorragie cérébrale, ou quelque chose comme ça. Cependant, il finit par s’évanouir dans mes bras. Le prenant donc dans mes bras de manière à le porter, je descendais, fermais à clé, et prévenais l’aubergiste que je paierai le lendemain, que j’avais une urgence.

En quelques minutes, j’y étais, et je fus rapidement accueilli par Tatsura qui grimaça en voyant Ryûji.

- Il a fait quoi encore comme connerie ?
- Rien, il.. Ses yeux.. Étaient pleins de sang..

Je ne savais pas ce qui lui arrivait, et commençait un peu à paniquer.

- Calme-toi, je reviens.

Il alla chercher un brancard, et une infirmière jeta un coup d’œil à ses yeux, avant de l’embarquer dans la section urgence de l’hôpital. Alors que je m’apprêtais à le suivre, on me demanda de m’arrêter là. Et je me retrouvais face à cette porte fermée, avec la petite lumière rouge au-dessus indiquant qu’il y avait une intervention en cours. Ça y est, je stressais vraiment. Il n’allait quand même pas crever pour une gorgée d’alcool, non ?

- Je commence à le voir vraiment souvent ce garnement.
- Vous faites des cartes de fidélité ? Avec des réductions pour les enfants en bas-âge ?
- Il n’est pas en bas-âge, il a douze ans.  
- C’pareil.  
- Ce n’est pas moi qui le dis, pour une fois. Bon, va t’asseoir.  

Je le voyais rejoindre cette salle surmontée de la lumière rouge. Je m'asseyais dans la salle d’attente, en me tournant les pouces. La nuit était maintenant tombée. Pendant ce temps, assis dans la salle d’attente, j’attendais. J’attendais, et j’attendais encore. Jusqu’à ce que finalement, l’infirmière avec qui j’avais fait la guerre s’assoie à côté de moi, posant une main rassurante dans mon dos.

- Comment il va ? Qu’est-ce qu’il a ? Il va s’en sortir ?
-Oh, calme, il est actuellement examiné par des médecins compétents, ne t’inquiète pas. Tu pourrais me raconter ce qu’il s’est passé avant que ça arrive ?
- Il y a eu une erreur à l’auberge, et il a bu un peu d’alcool, mais à peine une gorgée. Il devait… Être assez fort pour le bourrer au moins. Au point qu’il devienne adorable. Et Ryûji adorable, c’est comme Irina toute kawaii, tu vois ?
- Je vois. Et ensuite ?
- Ensuite, je ne sais pas pourquoi, mais il m’a mordu pour boire mon sang. Et quand je lui ai dit de ne boire que le sien, il n'a rien trouvé d’autres que de se fracasser un verre sur le bras pour le faire.

Je prenais ma tête dans mes mains, j’étais inquiet, et je me sentais coupable de ce qu’il s’était produit.

- C’est de ma faute…

Je commençais sérieusement à penser que je n’étais pas fait pour être sensei, si je n’étais même pas capable de maintenir mes kouhai en bonne santé. Elle m’offrait un chocolat chaud, avant de repartir, elle aussi. Me laissant là, seul à ruminer contre ma propre incompétence.
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RyûjiKonohajin
Ryûji
MessageSujet: Re: Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji]   Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji] - Page 2 EmptySam 4 Mar - 22:58
C'était étrange. Je me retrouvais dans l'incapacité de bouger ne serait-ce qu'un orteil, comme perdu dans un espace distordu. Mon corps flottait au milieu de nul part, au milieu même de l'obscurité. Où suis-je ? Étais-je... mort ? Pas vraiment. Je n'étais plus rien ici, comme perdu au milieu du néant, sans n'avoir la possibilité de faire quoique ce soit. C'était réellement troublant, d'autant plus que je voyais des images défiler dans ma tête. Je ne comprenais vraiment pas ce qu'il se passait. Qu'elle était cette sensation... ?

Je me revoyais jeune. Avant même que les Yamanaka ne m'enlèvent. Je ne reconnaissais néanmoins rien, mes souvenirs étant bien trop peu puissants... sans doute que j'étais trop jeune. J'avais comme l'impression que ma vie entière défilait devant mes yeux, images par images. Jusqu'au moment où ma langue s'est posée sur son sang. Quelle avait été cette réaction que j'ai eu ? Qu'est-ce que c'était, pourquoi j'ai été attiré par du... sang ? le problème ne venait même pas de l'alcool, mais bien de moi. Beaucoup de questions.

Au fond de mon être, j'entendais le rire d'une voix qui ne m'était pas inconnue. Le démon. Était-il derrière tout ça ? Je ne comprenais plus vraiment.

Ce monde parallèle semblait s'illuminer de plus en plus, jusqu'à disparaître complètement.

- Il revient à lui !

Je retrouvais le contrôle de mon corps et ma conscience. Enfin, c'était encore vite dit. Mon corps était complètement engourdi, et je ne me réveillais à peine. Je voyais flou, ne parvenant pas à discerner quoique ce soit. J'entendais des gens parler, sans trop comprendre ce qu'il se passait. Et puis, j'avais un putain de mal de crâne, qui ne cessait de me tirailler. Comment j'en étais arrivé là...

Je ne me souvenais plus de grand-chose. Je revoyais le moment où j'ai bu cette boisson, et que j'ai... j'ai... câliné Rei. Je me revoyais dans ses bras, en train de le serrer contre moi, et d'être hyper collant avec lui. Je crois que je n'ai jamais eu autant envie de me suicider de ma vie. Vraiment. j'ai vraiment... vraiment fait ça... ? Je sentais mes joues se rougir tout à coup.

- Ben alors, qu'est-ce qui t'arrives petit ?

Petit ? Attendez, mais je reconnaissais cette voix. J'écarquillais les yeux, avant de voir une tête blonde qui m'était bien familière. Tatsura.

- ...

Je sentais sur mon crâne une pression. Il s'agissait de sa main, animée d'une lueur verte propre aux arts médicaux. Sa main était sur mon front, et mes cheveux. C'était trop.

- GAAAAAAAAAAAAAAAAAAH LÂCHEZ MOI ESPÈCE DE PERVEEEEEEEEEEERS  !!

Je hurlais, à tel point que n'importe qui aux alentours pourraient l'entendre, à plusieurs salles à la ronde. Il leva bien assez vite sa main, sachant pertinemment de quoi j'étais capable. Il a bien fait. j'étais d'une humeur massacrante, et en plus j'avais mal à la tête comme jamais.

J'essayais de bouger, mais je vis bien vite que ce n'était pas vraiment possible. Mon bras était sous plusieurs bandages, rattachés à ma nuque. Puis, de nombreux fils bizarres étaient rattaché à mon corps. On m'expliqua qu'il m'était arrivé quelque chose d'assez surprenant, et qu'ils n'avaient jamais été confrontés à un cas comme celui-ci, et qu'ils ignoraient complètement l'origine de ce mal. C'est pour ça que j'allais rester quelques temps à l'hôpital...

- ... UNE SEMAINE ?!

Une semaine complète à l'hôpital. La joie. Les médecins quittèrent la salle, et Tatsura me dit qu'il allait chercher Rei, qui était juste à l'extérieur. Mes joues redevenaient rouges. Je n'assumais pas du tout ce qui me revenait en tête... je lui avais vraiment fait des câlins toute la soirée ? Je me souviens même de le voir en train de m'ébouriffer les cheveux, sans ne rien dire. Au contraire. Je ne me rappelais pas de tout en détail, et c'était un peu effrayant... oh si. Je me revoyais aussi en train de... boire son sang. Oui, c'est même ce que j'avais vu dans mon rêve. Qu'est-ce qui m'est passé à la tête...

Seulement, rien qu'en y pensant, je salivai, augmentant la honte que je ressentais. J'étais rouge comme une tomate. Qu'est-ce qui m'arrive... ? Pourquoi j'ai fait tout ça ? En attendant, la porte s'ouvrit. c'était sans doute Rei qui entrait dans la salle. Sans un mot, je mis le drap du lit sur mon visage, m'y cachant. Je ne me sentais pas de le regarder dans les yeux, pas après ce qu'il s'était passé. Je sentais que mon cœur battait super vite, comme si je stressais énormément. Non, je n'étais décidément pas dans mon état normal, jamais je ne m'étais senti aussi honteux...

- Laissez-moi... s'il vous plaît...
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Yamanaka ReiKonohajin
Yamanaka Rei
MessageSujet: Re: Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji]   Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji] - Page 2 EmptyDim 5 Mar - 4:46



Je regardais autour de moi, et je n’étais pas le seul ici. Plusieurs personnes avaient un visage inquiet, d’autres étaient plus confiants. Ma tête reposait sur mes mains, dont la paume soutenait mon front. Mes coudes étaient eux posés sur mes genoux. Quiconque me voyait là devait me trouver bien pitoyable, ainsi courbé. Même mon dos ne devait pas apprécier la position, mais je m’en moquais.

La lumière rouge scintillante par-dessus la porte me narguait, et me rappelait au moindre coup d’œil l’état dans lequel Ryûji s’était retrouvé. Je me sentais mal, et fautif. S’il s’était retrouvé comme ça, c’est sûrement parce que je lui avait laissé boire une boisson, sans même vérifier son contenu. Une gorgée. Juste une petite gorgée avait fait de mon élève un adorable enfant, avant d’en faire une sorte de vampire. C’était de ma faute. J’aurais dû vérifier le contenu de son verre avant de le laisser boire.

Puis même dans la chambre, j’avais très mal géré. J’aurais dû l'assommer dès le début, qu’il s’endorme et qu’on en parle plus. Mais voilà, j’avais voulu en profiter un peu. Il faut être honnête. Depuis que je l’avais, je le voyais souvent insolent, irrespectueux, et ne m'écoutant pas. Alors bon, n’était-ce pas juste un peu légitime de le laisser faire, lorsque celui-ci est adorable ? De profiter pendant un peu moins d’une heure d’un apaisement avant de retrouver le Ryûji de tous les jours ? Non. J’avais merdé, et sérieusement. Mais quel sombre abruti j’avais été.

Déjà, le premier jour, je m’étais ouvertement payé sa tête, et m’étais montré si dur envers lui, au point de lui faire une frayeur encore plus grande que si j’avais été gentil avec lui dès le début, malgré ce nom de Yamanaka. Ensuite, dès le second, je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je l’avais énervé au point de faire sortir ce monstre, que lui-même redoutait tant. Avec un autre sensei, ce démon serait sûrement resté à sa place, et il n’aurait pas eu à en souffrir. En plus, j’avais fini par l’envoyer à l’hôpital. J’avais déjà utilisé des techniques sur des élèves à l’académie sans le moindre remords, alors pourquoi je culpabilisais maintenant de l’avoir envoyé valser et rouler sur plusieurs mètres avec de l’eau ?

Ensuite, même si je ne pense pas non plus lui être totalement inutile, et qu’il avait quand même fait quelque progrès, je ne pouvais m'empêcher de me dire qu’avec quelqu’un d’autre, il serait allé beaucoup plus vite. Qu’un vrai sensei lui aurait permis de sûrement mieux s’épanouir. Lui aurait appris des vraies techniques. En plus, je maîtrisais le ninjutsu, ainsi que mon Kekkei Genkai. Ryûji utilise des techniques tournées autour du Bukijutsu. Comme si je pouvais lui servir à quelque chose de cette manière. Donc bon, lancer des kunai, c’est cool, mais ce n'est pas ça qui va l’aider à s’améliorer dans ce domaine.

Notre seule mission ensemble avait été un échec. Et maintenant, une simple pause à l’auberge pour lui offrir un truc à boire avait tourné en véritable catastrophe. Un serveur était dans les pommes, il avait fait une quantité pas possible de dégâts, son bras était charcuté par un verre, il s’était retrouvé torché comme un ado en soirée, et maintenant, ses yeux s’étaient remplis de sang comme s’il avait une hémorragie cérébrale.

Cette simple pensée me faisait frémir. Si aucun médecin n’était venu me voir en deux ou trois heures d’interventions, c’est que c’était sûrement très grave. Je n’arrivais qu’à imaginer le pire. L’hémorragie était la seule hypothèse que ce je connaissais qui était susceptible de faire ça. Il y avait sûrement tout pleins d’autres choses qui pouvaient causer ces symptômes, mais je ne les connaissais pas. Et si… Et s’il était en train de mourir, et que c’était pour ça que je ne recevais pas la moindre info ? Ça voudrait dire que je l’avais tué.

Pourquoi ? Pourquoi le Hokage m’avait-il confié un enfant avec un tel passif ? Pourquoi m’avait-il confié quelqu’un tout simplement d’ailleurs ? Je pensais que j’en avais les capacités, et que même si c’était difficile, la similitude de nos histoires pourraient en quelque sorte nous rapprocher. Mais au final, je lui faisais sûrement plus de mal qu’autre chose. Je n’étais pas fait pour ça. Je n’aurais jamais dû le prendre. Et si… Et si je donnais ma démission ? Je serais libéré de cette responsabilité, et il pourra avoir un vrai professeur. Quelqu’un qui lui apprenne des choses dans son domaine.

- GAAAAAAAAAAAAAAAAAAH L CHEZ MOI ESPÈCE DE PERVEEEEEEEEEEERS  !!

Ah. Bon, au moins, il est en vie, et ses cordes vocales sont toujours aussi vigoureuses. Assez pour prévenir tout le quartier. Tatsura vint me chercher, m’expliquant qu’ils étaient incapables de comprendre ce qu’il s’était passé. Trois heures à stresser, angoisser, et me faire un sang d’encre pour ça ? Mais je vais le massacrer ce médecin. Ils n'auraient pas pu me dire dès qu’ils le savaient qu’il était hors de danger ces cons ?

Je me retenais de ne pas lui dévisager la face, mais préférait me calmer, avant d’entrer dans la chambre où Ryûji était allongé. Tout était aseptisé, et je pus voir que l’équipe s’étant chargé de mon kouhai était bien nombreuse, avant de quitter la pièce, ne nous laissant plus que moi, Ryûji et Tatsura. Je m’approchais un peu, pour le voir, visage caché par ses draps. Il y avait un grand nombre de câbles qui étaient reliés à son corps, des électrodes mesurant le pouls, un autre mesurant la tension relié à un tensiomètre sur un bras, tandis que l’autre était relié à une perfusion. Sur le côté, masques respiratoires, incubateurs et défibrillateurs avaient été préparés au cas où. Augmentant encore l’effet pesant de la scène.

- Laissez-moi... s'il vous plaît…

Je regardais Tatsura, qui sans même avoir besoin de dire quoi que ce soit quittait la pièce, me laissant avec Ryûji. Je ne savais pas quoi lui dire, je ne savais pas quoi faire, j’avais juste l’impression qu’il n’y avait pas de solution à cette situation. Si je restais, j’allais contre sa volonté. Si je partais, alors je ne reviendrais pas. La première solution me paraissait la plus fiable, au moins dans un premier temps.

Je m’approchais du lit, n’osant pas soulever le bout de couverture qui cachait le visage du garçon. Ce n’était plus le Ryûji gentil qu’était dessous, mais la version de mauvais poil.

- Je… Je suis désolé. Si je t’avais assommé, rien de tout cela ne se serait produit.

Je me mordais la lèvre, hésitant un peu sur ce que je devais lui dire.

- J’ai dû donner plusieurs infos à une infirmière, mais la connaissant, elle les a déjà oublié. Que ce soit pour les câlins ou le sang, si tu veux, ça peut rester entre nous.

Presque timidement, je posais ma main sur la sienne. Je culpabilisais énormément. Avais-je encore le droit de me montrer gentil avec lui ? Je ne le savais pas.

- Je… Tu… Pardon. Je n'aurais pas dû t’embarquer boire un coup.

Dans ma tête, ça sonnait plutôt comme un “Pardon d’avoir accepté d’être ton sensei”. À croire que quand j’essaye d’être gentil, ça fonctionne encore moins que quand je suis sadique.
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RyûjiKonohajin
Ryûji
MessageSujet: Re: Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji]   Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji] - Page 2 EmptyLun 6 Mar - 0:07
Je ne savais pas quoi dire de plus, ni quoi faire. C'était un moment très embarrassant. Je n'en revenais toujours pas de ce que j'avais fait pendant que j'étais sous cet état étrange après avoir bu cette boisson. L'alcool qu'ils disaient. Je n'en revenais pas de me dire que j'avais câliné Rei, et que j'avais bu son sang. Et le pire de tout, c'est que je n'avais pas réagi lorsqu'il m'a ébouriffé les cheveux. Pire, j'avais même apprécié. Que m'était-il arrivé ? Je ruminais, ma fierté en avait pris un sacré coup. C'était très désagréable, et je ne rêvais que d'une chose : m'enterrer vivant sous l'hôpital, pour plus de sûreté. Là au moins, je serais bien caché, et personne ne me retrouvera jamais.

Bien entendu, Rei ne m'écouta pas et resta dans la pièce. Dos tourné à lui, le visage sous le drap, je cherchais à l'éviter. Il s'excusait. Dans sa voix, je pouvais ressentir une certaine fébrilité que j'avais rarement vue chez lui. Je crois même que c'était la première fois. Et des excuses, ce n'était pas tous les jours que j'en avais. Il disait même que s'il m'avait assommé, jamais rien de tout ça ne se serait passé. Il n'avait pas tort. D'ordinaire, j'aurais catégoriquement refusé qu'il m'assomme. Normal, non ? Mais là, avec le recul... je pense aussi que c'aurait été une bonne idée. Je lui en aurais voulu, certes, mais je préférais ça à cette situation.

Il continuait dans la foulée en me disant qu'il avait donné quelques informations à l'infirmière. Il proposait par contre qu'on garde l'histoire des câlins et du sang pour nous, comme un secret qui n'en sortirait jamais. Je crois n'avoir jamais été aussi d'accord avec lui qu'en l'instant présent.

- Je veux bien, oui...

En tout cas, ça confirmait bien le tout. Il s'était réellement passé ça. Je sentais mon visage rougir une énième fois comme jamais. Je n'étais réellement pas à l'aise. C'était super gênant, pour de vrai.

Encore une fois, il s'excusa, et je restais silencieux un moment. J'étais perdu dans mes pensées. Je ne savais pas comment je pouvais qualifier ce que je ressentais. D'un côté, j'avais une terrible envie de lui coller une patate dans la gueule pour avoir profité de mon état pendant que j'étais saoul. Il la méritait franchement. Tout comme j'avais envie de me suicider en pensant à ce que j'ai fait dans ce même état. C'était une sensation très désagréable.

Et puis, de plus... j'avais peur. J'ai commencé à être effrayé dans ce rêve étrange, j'ai réellement cru mourir, comme si mon âme allait quitter mon corps à tout jamais, et que j'étais dans une sorte de monde parallèle. Et puis même au réveil, je me suis retrouvé bloqué dans ce lit d'hôpital, avec une tonne de médecins autour de moi. J'ai même appris que j'allais devoir y rester une semaine. Une putain de semaine. Je ne vais jamais tenir. Je me sentais déjà mal de me sentir enfermé dans ce lit, dans cette chambre d'hôpital. Je me sentais suffoquer. Rien n'allait. Est-ce que j'allais mourir ? Oui ! Et c'est la faute à Rei. Grr.

Après un long moment de silence, je levais le drap d'au-dessus de ma tête, doucement. Je respirais profondément, toujours aussi perdu. J'observais les alentours : les rideaux étaient fermés, tout comme la porte. Seule la lumière de la salle nous éclairait, et personne ne nous observait. Je regardais ensuite Rei, droit dans les yeux. Je ne saurais exprimer ce que je ressentais, bien que cela se reflétait dans mes yeux. Un mélange de tristesse, de colère, de honte et de peur. Le tout mélangé menait à un sentiment bien étrange, que je n'avais que très rarement ressenti.

Sans trop forcer afin de ne pas faire péter tous les branchements, je m'approchais légèrement de lui.

- Sensei...

Hokage dattebayo. Je serrais mon poing un moment, tremblant. Puis, je rouvris la paume de ma main. Les tremblements avaient stoppés. Et paf, ça partit.

- CA C'EST POUR MES CHEVEUX, SALE PROFITEUR !

Une belle gifle venant de ma main droite, celle au bras non handicapé, vint frapper la joue de Rei. Une belle baffe bien puissante, et surtout bien méritée.

Je le regardais ensuite une nouvelle fois, une mine assez énervée. Je ravalai ma salive, sentant que j'avais une boule dans la gorge. Les secondes passaient, alors que cette colère disparaissait, et laissait place à de la tristesse, et de l'inquiétude précédemment ressentie. J'étais complètement déboussolé, je ne savais plus du tout quoi penser de tout ça. J'étais mal, et je ne voulais pas rester là. Mais je le savais très bien que je n'aurais pas le choix. J'angoissais terriblement. Et c'est sans doute ça qui m'a poussé à agir de la sorte.

Quelques dizaines de secondes après, je m'approchais et je passais mes bras sur ses épaules, et je posais ma tête contre lui. Un nouveau câlin... un vrai ce coup-ci. Il n'y avait pas d'histoire d'alcool ce coup-ci, c'était très étrange comme sentiment.

- J'ai eu si peur de ne jamais me réveiller...

Une larme coulait le long de ma joue. Il est vrai que j'avais eu réellement peur, et que la situation actuelle ne me plaisait pas du tout. Je le serrais un peu plus contre moi.

- J'ai peur de rester ici... ils m'ont dit que j'en avais pour encore une bonne semaine. Je ne vais pas tenir, sensei. J'ai besoin de vous...

Je me sentais encore rouge de honte. L'idée d'être enfermé dans cette salle d'hôpital m'angoissait terriblement, laissant paraître le Ryûji fragile que je suis certainement, au fond de moi.

- Vous pouvez me tenir compagnie... s'il vous plaît ?
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Yamanaka ReiKonohajin
Yamanaka Rei
MessageSujet: Re: Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji]   Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji] - Page 2 EmptyVen 10 Mar - 23:15

Physiquement, Ryûji avait l’air d’aller mieux. Psychologiquement, j’en étais moins sûr. Pareil pour moi d’ailleurs. L’assurance, la motivation et l'entrain que j’avais eu à vouloir le former pour faire de lui un véritable ninja s’étaient grandement fragilisés alors que j’attendais, assis, seul sur mon banc dans le couloir en face de la zone d’intervention. Je commençais presque à regretter que Tatsura soit sorti de la pièce. De nombreuses fois, je m’étais retrouvé seul avec Ryûji, mais jamais je ne m’étais senti aussi mal à l’aise en sa présence. Deux voies se présentaient à moi. Une première, avec Ryûji, dans laquelle malgré toutes les difficultés que je rencontre avec lui, je persiste à le garder en tant que Kôhai, dans laquelle je reste à ses côtés, et que je fasse de mon mieux pour réparer les atrocités que les Yamanaka lui ont faites. La seconde voie, elle, commençait à s’imposer tel un boulevard, à côté de la ruelle sombre et incertaine que représentait la première. Cette seconde voie est une voie où Ryûji n’est plus. Dans laquelle je le laisse à un autre sensei plus compétent que moi. C’est la voie de la facilité, mais celle qui de plus en plus en plus à mes yeux semble être bonne pour lui. Celle où il sera préservé de mon incompétence.

Il acquiesça à ma proposition de garder pour nous cette histoire de câlins et de sang. Pour le sang, j’en avais parlé seulement à l’infirmière, mais tant que Ryûji n’était pas un danger pour le village caché de la feuille, elle était tenue de garder le secret médical. Le temps, lui, me paraissait long. Ryûji restait assez silencieux, dos à moi, caché par son drap. Je n’arrivais pas à interpréter sa réaction, et cela m’angoissait. S’en voulait-il à lui ? M’en voulait-il à moi ? Etait-il énervé ? Déprimé ? Fatigué ? Je n’en savais rien.

Finalement, alors que je commençais à songer à m’en aller pour prévenir l’aubergiste, et voire avec elle comment rembourser les dégâts, il commençait à bouger. Il laissait enfin apparaître son visage qu’il cachait depuis de longues minutes. Il prit un petit moment afin d’assimiler son environnement, avant de me regarder dans les yeux, avec un regard… Indescriptible. Il y avait dedans comme un tas d’émotions négatives, que je n’arrivais pas à identifier exactement. J’avais presque l’impression que son regard me disait, "C’est de ta faute, Rei”.

- Sensei...

Je le voyais se redresser sur son lit, pour s’approcher de moi. Naturellement, je m’approchais aussi pour l’aider un peu, et surtout pour diminuer les efforts que le garçon devrait faire. Mais il se débrouillait très bien tout seul pour rejoindre le bord du lit où je m’étais positionné. C’est alors que sans m’y attendre, je me prenais une gifle qui manqua de me faire tomber. Il beugla ensuite des mots que mon esprit ne prit même pas la peine de déchiffrer. Il avait osé. Toute la culpabilité que je ressentais auparavant se métamorphosait en colère, tandis que mon regard commençait à virer au noir. Je ne contrôlais plus rien de ce qu’il se passait dans ma tête, dans laquelle une forme de haine commençait à se développer envers ce mioche.

Des heures à me faire un sang d’encre, plus de deux mois à trimer comme pas possible et à essayer de faire tout ce que je pouvais, pour qu’il finisse par lever la main sur moi ? C’en était trop. Je serrais mon poing, tout en regardant la colère sur son visage qui se dissipait pour laisser apparaître un regard triste. Son visage qui d’un coup me paraissait si fragile, et que j’avais soudainement envie d’envoyer voler. D’écraser mon poing dessus, ce poing renfermant tout ce que ce gosse m’avait fait ressentir depuis quelque heures. J’avais envie d’envoyer valser, avec ce poing, son corps frèle, et qu’il aille se fracasser sur le mur à l’opposé. Mais je ne pouvais pas. Déjà parce que les dégâts causés par Ryûji allaient déjà amputer pas mal de mes économies, et qu’il n’était pas question d’augmenter encore la note, mais aussi parce que je bloquais. Je n'y arrivais pas. Je voulais que ce coup parte, mais je n'y arrivais pas.

Moi, Yamanaka Rei, l’élève de Fukushi Chiko, celui qui il y a quelques mois était encore une machine à tuer, qui de sang-froid et sans remords éliminait des Iwajin, je n’étais même pas capable de donner juste un coup de poing à ce fichu gamin de 12 ans ? “Rei, ce gosse est dangereux pour toi” commençait à me dire ma raison. Elle n’avait pas tort. Je ne suis pas quelqu’un de gentil, de compréhensif, ni même d’indulgent. À l’académie, j’étais sûrement un des sensei les plus sévères. Cynique, je n’hésitais pas à descendre certains élèves. À les pousser à bout, les faire craquer, pour qu’ils puissent donner le meilleur d’eux même. J’avais même la difficile tâche de détruire leur innocence et leur faire comprendre que le monde des Shinobi est dur et violent.

Mais quel pouvoir ce gamin pouvait bien avoir sur moi ? Depuis que je l’avais, j’étais attentionné, j’essayais de partir en entraînement un peu partout dans le pays pour lui faire découvrir un peu cet extérieur que les Yamanaka lui ont volé. Je l’invitais même à boire un verre. Le moi d’il y a six mois aurait su ça, il aurait vomi.

Pourquoi ? Pourquoi je n’arrivais pas à le briser ? Pourquoi quelque chose en moi m’empêchait de le détruire ? Chose que je n’aurais pas hésité à faire si un enfant de l’académie s’était comporté de la sorte avec moi. Ce gamin avait le pouvoir de me changer, d’influer sur mes émotions, et sans shintenshin. Il fallait que je le jette, que je le fuis. Et s’il m’en empêchait, que je le tue. En tout cas, si j’hésitais encore à démissionner avant sa baffe, maintenant, c’était certain. Je n’en voulais plus. J’étais fatigué d’avoir à le gérer, et réparer ses conneries. Après tout, je ne lui devais rien. Ce n’était pas moi qui l’avais torturé et avait détruit son enfance. J’avais besoin de vacances. Je ne voulais qu’une chose, retourner chez moi, dans ma vraie maison, à Yura. Et oublier ce fichu monstre, made in Yamanaka.

Monstre”. À l’instant même où ce mot me passait par la tête, je le regrettais. Surtout qu’au même moment, je sentais une pression au niveau de mes épaules, qui ne sortit de mes pensées et me ramena à la réalité. C’était Ryûji qui me faisait un énième câlin.

… … … … … … “Votre cerveau a été mis en attente, merci de patienter”… … … … … …

Pourquoi ? Un coup, il me baffait, un coup, il me câlinait ? Mais il me faisait chier ce gosse. Faut savoir ce qu’on veut dans la vie. Ce câlin, c’était le câlin de trop. Je posais une main sur son épaule, bien décidé à le repousser. Je saturais. Ses câlins, je n’en voulais plus. Je voulais juste qu’il me fiche la paix.

Mais alors qu’il marmonnait qu’il avait peur de ne plus jamais se réveiller, une larme coulait le long de sa joue. Il pleurait. Je le voyais plus fragile que jamais. Pour l’achever, je n’avais qu’à faire pression sur son épaule, pour le repousser sur son lit. Puis m’en aller. Et ne plus revenir. Et je serais libéré de ce gamin. Une simple pression. Juste une toute petite pression. “C’est ce qu’il y a de mieux pour toi, Rei” me disait ma raison.
Et pourtant, cette partie de moi qui souhaitait voir Ryûji banni de ma vie perdait du terrain. Le voir craquer contre moi, et pleurer, alors qu’il n’était pas sous l’effet de l’alcool, mais qu’il s’agissait bien du vrai me bouleversait un peu. En plus, il tenait des paroles assez proches de celles qu’il avait déblatéré lorsqu'il était bourré. Mais il était sobre cette fois. Ce qui confirmait mon hypothèse que l’alcool lui avait fait tomber son masque de sale gosse, pour me montrer un Ryûji plus proche de ce qu’il est vraiment que de la furie que je côtoyais tous les jours.

- J'ai besoin de vous...

Ces mots résonnaient dans mon esprit. “Vas-y Rei, tu as juste à le pousser.” Ma seconde main venait se poser sur son autre épaule. Je n’avais plus qu’à y exercer une pression, et ce serait fini. Je fermerais définitivement cette page de mon histoire. Une autre larme coulait. Sur l’autre joue cette fois, y formant une traînée humide. “Rei, tu attends quoi, vas-y, mets fin à tout ça”. Mes bras se déplacèrent dans son dos, et là, je poussais. “Rei, tu fous quoi ?” me répétait ma raison, alors que la pression de mes bras le ramenait vers moi un peu plus. Et merde. Je n’arrivais pas à le rejeter, et le serrais contre moi.

- Vous pouvez me tenir compagnie... s'il vous plaît ?

Une semaine ici, c’est vrai que c’était long pour un enfant seul à l’hôpital. Je me retenais de soupirer. Je n’avais pas vraiment envie de poireauter une semaine ici avec lui, surtout avec les idées qui me passaient par la tête en ce moment. Mais bon, ce serait peut-être l’occasion de revoir un peu certains aspects théoriques qu’il n’avais pas vu puisqu’il séchait à l’académie. Et voilà que je redevenais sensei, vraiment, j’vous jure, je m’exaspère.

- T’inquiètes pas, je reste avec toi.


Je le serrais encore un peu contre moi, passant volontairement ma main dans ses cheveux, cette fois. Où j’y maintenais une certaine pression sur ses cheveux, assez pour qu’il les sente, mais pas trop pour ne pas lui faire mal, avant de les lâcher.

- Par contre, avise-toi encore une fois de lever la main sur moi de la sorte, et je m’arrange pour que Tatsura devienne ton sensei. Compris ?

J’avais pris un air sérieux. Très sérieux. Je ne voulais pas forcément qu’il ait envers moi la sorte de soumission que pas mal d’élèves avaient avec leurs sensei, à grand renfort de politesses exagérées. Non. Mais par contre, le geste précédent, je ne le tolérerais pas. Même si faut avouer que sur le coup, j’avais un peu profité qu’il soit bourré pour tester.

Je glissais un doigt le long des deux petits cours d’eau formés sur ses joues par ses sanglots, pour les essuyer, pendant que mon autre main lui frottait le dos pour le réconforter.  "Rei, j’t’aurais prévenu"

- Toi qui râles parfois quand je viens te chercher le matin, une semaine à bosser dans cette chambre, tu vas supporter ?

Et me voilà parti pour rester toute une semaine bloqué ici. À peine je réussis à me dire que je vais arrêter, que je ne peux plus le supporter, qu’il se décide finalement à me montrer sa fragilité. À peine je prends enfin ma décision, après des heures à hésiter, qu’il recommence à me faire douter. Finalement, c’est la petite rue sombre, angoissante, et mal éclairée vers laquelle je suis en train d’aller. J’espère que je ne le regretterais pas. De tous les gosses que j’ai croisé, tu es bien le plus cruel, Ryûji.
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MessageSujet: Re: Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji]   Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji] - Page 2 EmptySam 11 Mar - 22:30
Je ne me suis jamais senti aussi faible, et fragile, depuis que je suis sorti de ce laboratoire démoniaque. Depuis ce jour, jamais je n'ai été dans une telle situation de faiblesse. Qu'importe ce qui arrivait, je me débrouillais toujours pour cacher mes faiblesses, et ma souffrance aux yeux des autres. Seulement là, j'étais au bout du rouleau. Cette journée avait été longue, mais aussi unique en son genre. Cette boisson pas bonne avait réveillé ce que je cachais, ce qui me déplaisait fortement. J'étais extrêmement mal à l'aise. Rei me voyait sous un tout nouveau jour. Et je ne pouvais m'empêcher de me demander ce qu'il se passait actuellement dans sa tête.

Oh, il m'a déjà vu pleurer oui. Souvent, je m'amuse à faire semblant de pleurer pour obtenir ce que je veux, et tirer sur sa corde sensible. Mais là, c'était différent. Je n'ai jamais été aussi faible, tout comme je n'ai jamais été aussi sincère. Même si je n'aimais pas l'admettre, je commençais à m'y attacher à ce sensei de pacotille.

Ce câlin là, il était sincère et véritable, pas comme tous les précédents où je ne répondais pas de moi-même. Non, là j'avais vraiment besoin de lui. Et je lui avais même dit. J'vous le dis, plus faible que jamais j'étais.

Je sentais sa main sur l'une de mes épaules, suivi d'un grand silence. Un moment très gênant. Il semblait vraiment perturbé, comme si tout ça le travaillait énormément. Je baissais les yeux, assez honteux. Une seconde main vint se poser sur ma seconde épaule, avec encore ce même moment presque d'absence. Mon rythme cardiaque accélérait, une certaine tension venait se mettre en place, au fil des secondes qui s'écoulaient.

Et au final, il me serra dans ses bras. Cette pression oppressante retomba, et un léger sourire vient se dessiner sur mon visage. Il me disait même de ne pas m'inquiéter, qu'il allait rester avec moi. J'étais terriblement soulagé. Je savais très bien que si je restais seul ici, enfermé... un drame aurait fini par se produire. Avec lui à mes côtés, ça ira sans doute bien mieux déjà. Je le sentais me serrer un peu plus contre lui, sans doute pour me rassurer. Cependant, il fit autre chose de bien moins appréciable... sa putain de main dans mes cheveux. C'était même pire que ça, il forçait légèrement dessus, tout à fait volontairement. À ce contact soudain, je me raidis, et mes poils se hérissaient. On pouvait même voir de la chaire de poule sur ma peau. Je grimaçais, en l'écoutant.

- Par contre, avise-toi encore une fois de lever la main sur moi de la sorte, et je m’arrange pour que Tatsura devienne ton sensei. Compris ?

Tatsura... mon visage tout entier devint blanc comme un cachet. Je relevais la tête vers lui, tout en grimaçant.

- Vous n'oseriez pas quand même ?

Je pouvais voir sur son visage une expression... très sérieuse. Gloups.

- G... g... GAAAAAH ! Ok j'ai compris, je le referai plus, c'est promis, désolé !

Je le hais parfois tout de même. Il n'avait pas le droit d'utiliser mes points faibles comme ça, saleté de sensei. Il essuyait mes larmes avec ses doigts, tout en me caressant le dos, alors que je détournais le regard, agacé. Je grognais, avant de me défaire de son emprise et retourner m'asseoir sur mon lit, les bras croisés, et l'expression grognon. C'est pas possible quoi. Je ne sais pas comment, mais il me rendait un peu trop niais là. Il ne fallait pas que je lui montre mes faiblesses, voilà comment il les exploite après.

Il me posa ensuite une nouvelle question, à savoir si je vais le supporter une semaine complète. Je haussais les épaules.

- Je vous supporterai jamais une semaine ! Et puis...

Je venais de réaliser ce qu'il venait de me dire.

- ... Bosser ? Quoi ? Mais, je... euh... vous n'avez pas le droit ! Je suis mourrant, vous allez m'achever en me faisant travailler ! Vous ne pouvez pas me faire ça, pas à moi, hein ? Hein ?!

Je ne me sentais vraiment pas qu'il me fasse réviser seul pendant une semaine. Pourtant il semblait réellement avoir ça en tête, et je n'avais pas vraiment de meilleure compagnie que lui. Je grognais, avant de m'allonger dans mon lit, sur le côté. Je restais néanmoins face à lui. J'avais beau grogner, peu à peu je commençais à me calmer. Je pouvais toujours voir ces murs, cette porte et ces fenêtres fermées... c'était terriblement oppressant. Je tremblais légèrement.

- Bah, j'imagine que je n'ai pas le choix. Merci sensei d'être présent pour moi.

Je ne réalisais plus vraiment ce que je disais. Sans doute que j'avais réussi à dépasser ses barrières que je m'imposais avec les autres, lorsque je suis avec lui. Cette journée avait réellement tout chamboulé...

- Je sais que je ne suis pas toujours facile avec vous. Vous avez toujours donné le meilleur de vous même pour moi, et même aujourd'hui encore. Et moi je... je... enfin, merci.

Une énième fois, je devenais rouge comme une tomate, avant de me retourner pour maintenant lui tourner le dos. Je restais silencieux un moment, un long soupir, puis je repris.

- ... Depuis que je suis sorti de cet enfer, je ne supporte plus du tout d'être enfermé. Cet endroit est comme une prison pour moi, je n'ai pas le droit de sortir, ni de faire ce que je veux. C'est... terriblement oppressant. Je crois que si vous n'étiez pas là... j'aurais craqué. Et vous savez très bien ce que j'entends par là...

Oui, par là on pouvait comprendre tous les deux que je parlais de mon démon. Je me recroquevillais un peu plus sur moi-même, m'installant confortablement sur mon oreiller, toujours le dos tourné.


Dernière édition par Ryûji le Lun 13 Mar - 17:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji]   Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji] - Page 2 EmptyLun 13 Mar - 17:35


Alors que la raison voudrait que je le jette, m'en débarrasse, le punisse, ou même le détruise, c'était tout le contraire que j'étais en train de faire. Ryûji allait mal, et j'avais l'occasion de définitivement m'en débarrasser. Mais touché par les larmes du jeune garçon, j'avais fini par le prendre dans mes bras. Finalement, toute la peur que j'avais eu, et la frustration que j'avais accumulé depuis que je l'avais, ce n'est pas par un poing mais par mes bras que je les faisais passer. Certes, les gestes étaient les mêmes, mais le fait qu'il soit sobre changeait tout pour moi. Il était pleinement conscient de ce qu'il faisait.

Son expression si énigmatique et négative qu'il avait depuis que j'étais avec lui dans cette chambre d'hôpital se transformait en un sourire. Encore une fois, il mettait mes émotions à rude épreuve ce petit. Mais heureusement, ma main dans ses cheveux nous fit revenir à une atmosphère un peu plus normale entre nous deux, causant son ire, et manquant de peu d’entraîner une certaine hilarité chez moi. Son visage livide au moins me montrait qu'il avait retenu la leçon.

-Bien.

Alors que j’essayais de gentiment le rassurer, en lui essuyant ses larmes en en frottant ma main contre son dos, le voilà qu'il se remettait à devenir le gamin grognon qu'il était habituellement. Au moins, je suppose que ca voulait dire qu'il allait mieux, et ça, c'était le principal. Déjà que ma main dans ses cheveux ne lui avait pas vraiment plus, alors l’annonce que si je devais me le coltiner une semaine dans cette chambre d'hôpital signifiait que j'allais le faire bosser le rendit d’autant plus grognon, soulevant même des protestations. Il s’allongea sur son lit, face à moi.

[color:c682=ff6600]-T’inquiètes pas, j’vais rien te faire faire de compliqué ou de long. Puis faut bien que tu t’occupes pendant une semaine, sinon tu vas t'ennuyer.

Il finissait par se résigner à l'idée de travailler, terminant sa phrase par quelque chose qui m’allait droit au coeur, un remerciement. C’était tellement rare qu'il ne dise merci ne serait-ce que par politesse quand on lui tenait la porte que là, pour le simple fait d'être à son chevet, je ne m'y attendais pas du tout. Mais vraiment pas. Mais c'est autre chose qui venait retenir mon attention: il tremblait. Était-ce le fait de dire ça qui lui faisait cet effet ?

- Tu trembles, ça va pas ?

Il continuait, alors que je m’asseyais sur le lit en face de lui. Et la suite, je m’y attendais encore moins qu’à son merci. Il reconnaissait qu’il n’était pas facile à vivre comme gamin, et je ne pouvais nier la véracité des propos qu’il tenait. Il reconnaissait même mes propres efforts, et ça me touchait encore plus que ce tout ce qu’il avait raconté avant. J’étais jusque là persuadé qu’il ne se rendait absolument pas compte de l’énergie que cela me coûtait de l’entraîner, et surtout de réparer toutes les bêtises qu’il avait faites. Alors devenu tout rouge, il se retournait. Il semblait ne pas vraiment assumer ce qu’il venait de me dire, c’était plutôt mignon.

Et moi je... je...

- Et toi tu ?

J’étais curieux de connaître cette réponse, puis je le laissais continuer, et reparler de l’époque où il était l’esclave de mon clan. Il justifiait ainsi la difficulté qu’il avait avec les hôpitals, et je comprenais mieux l’état dans lequel il était, mais surtout pourquoi il avait besoin de moi à cet instant là. Je posais ma main sur le haut de son bras, essayant de le rassurer.

- T’as aucun danger ici, donc il ne devrait pas pouvoir sortir.

Le plus important, c’était surtout de voir comment je pouvais régler sa peur de l’enfermement. Je lui montrais alors les différents bords du lit.

- Nous sommes tous libres, en quelques sortes, en réduisant notre espace de liberté. Regarde, là, tu te sens enfermé dans cette pièce, mais essaye de changer d’échelle. Dis-toi que l’espace dans lequel tu te trouves, c’est le lit. Ce lit, en déplaçant ta perfusion, tu peux très bien en sortir. Donc tant que tu considères que tu n'es pas dans cette pièce mais dans ce lit, tu n’es pas enfermé puisque tu peux en sortir. Puis une fois dehors, hors du lit, alors tu es libre d’aller où tu veux dans la pièce, que ce soit dans le coin là bas, à la fenêtre pour regarder la rue, ou encore tout là bas, au niveau de l'interrupteur pour éteindre la lumière si tu veux.

J’avais une seconde idée en tête, mais celle là, je ne pourrais l’utiliser que s’il était d’accord avec ça.

- Sinon, si tu sens vraiment que tu vas craquer, si tu veux et seulement si tu le veux, je pourrais utiliser un jutsu Yamanaka pour te donner une impression de liberté, le temps que tu te calmes.

Je m’allongeais finalement dos à lui, en laissant mes chaussures par terre pour ne pas salir les draps du lit d’hôpital. Heureusement qu’il ne me voyait pas, puisque il était dos à moi, parce que même si j’étais plus mature que lui, ce qui m’évitait de craquer à mon tour, la fatigue, et tout ce que j’avais ressentit jusque là en quelques heures marquait un peu mon visage. Et bon, je perdrais un peu ma crédibilité en tant que sensei si je n’étais pas capable de garder mon sang froid. Il avait été sincère avec moi, je me devais de l’être tout autant.

- Tu sais, même si t’es sûrement un des élèves les plus compliqués et ingérables qu’une sensei puisse avoir, ça ne veut pas dire que tu es le pire, au contraire. Et puis, je suis loin d’être le meilleur des sensei. Je me demande des fois si j’ai vraiment la capacité de te gérer. Alors bon, malgré tout ce que les Yamanaka t’ont fait, je… J’suis  heureux que tu ais accepté de me suivre quand même.

Je fermais les yeux, en continuant.

- Avant de t’avoir comme kouhai, j’avais des groupes d’enfants à l’académie. Là bas, je devais sûrement être le pire de tous, j’avais aucune indulgence, et malgré moi, je suivais inconsciemment le modèle de ma sensei. Il y a même un gamin de 9 ans qui s’est retrouvé avec mon kunai dans la cuisse, lors d’un exercice d’esquive.

Ces souvenirs me rendaient malades. Je me rendais compte qu’à ma façon, j’avais comme les autres Yamanaka été terrible avec des enfants.

- Tu t’en es bien rendu compte le premier jour, d’à quel point je pouvais me montrer cruel. Mais depuis que je t’ai, j’ai pas mal changé. J’ai même trouvé un but, en quelque sorte. Faire de mon mieux pour te préserver de ce démon en toi, et trouver un jour comment faire pour qu’il ne t’handicape plus. Et puis…

Ma voix devenait bien plus faible. C’est encore quelque chose que j’avais du mal à réaliser moi-même, mais qui était probablement la raison pour laquelle je n’avais pas tout abandonné, et je ne l’avais pas rejeté un peu plus tôt.

- C’est la première fois que… que j’ai quelqu’un à protéger.

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MessageSujet: Re: Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji]   Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji] - Page 2 EmptyMer 15 Mar - 18:54
J'avais vraiment du mal à assumer tout ce que je venais de lui dire. Qu'est-ce qui m'avait pris d'aller lui dire tout ça ? Cette journée avait réellement eu un effet étrange sur moi, comme sur lui. Je me suis rendu compte que, même si je le trouvais souvent insupportable et incapable, qu'il était tout de même quelqu'un d'important pour moi. Je ne saurais pas qualifier quel était ce lien qui nous unissait. À vrai dire, je ne me suis réellement attaché qu'à très peu de gens. Il y avait mon grand-père, et... bah pas vraiment d'autres personnes. Mis à part lui.

Il cherchait à creuser un peu plus, suite à la phrase que je n'avais pas terminé. Je rougissais encore plus, recroquevillant ma tête dans mes bras.

- Et rien du tout !

Je grognais. Puis, je sentais sa main sur mon bras. Ce contact avait quelque chose d'apaisant, de rassurant. Il me certifiait qu'il n'y avait pas de danger ici, et qu'il n'y avait donc aucune chance que cette chose fasse son apparition. Même... qu'il y ait danger ou non, je n'en restais pas moins enfermé dans une chambre d'hôpital, sans pouvoir sortir. Je n'en pouvais déjà plus. Je déteste cet endroit, tout comme je détestais être enfermé. C'était terrifiant.

Il s'essaya à des explications farfelues afin de me prouver que j'étais tout de même libre, malgré l'enfermement. Il m'expliquait que depuis mon lit, je pouvais me déplacer où je le voulais dans la pièce, et que c'était une certaine source de liberté. Il ne comprenait pas. J'étais toujours prisonnier de cette pièce, et ça ne changerait pas. Ce que je voulais, c'était sortir au grand air, et vivre ma vie comme je l'entendais. Pas être enfermé dans cette salle de torture pendant une semaine, à voir fréquemment des médecins dont ce fils de p... princesse de Tatsura.

Je restais silencieux, tout en l'écoutant. Son idée me fit néanmoins réagir. Au quart de tour.

- Non, jamais ! J'ai pas besoin de techniques de votre clan pour me sentir mieux, ça ira.

Définitivement, le Ryûji grognon habituel était de retour. C'était rassurant dans un sens. Surtout que la suite de ses actions ne me plaisait pas du tout. Il osa s'allonger dans mon lit. Quand je le sentis s'allonger à mes côtés, de la fumée aurait presque pu sortir de mes oreilles. J'avais envie de le frapper, mais je me souvenais de la menace de tout à l'heure. Ne plus le taper, sinon Tatsura deviendra mon sensei. Duuuuur. Mais pourquoi était-il aussi cruel avec moi celui-là. Il doit pertinemment savoir que je n'apprécie pas vraiment qu'il vienne dans mon lit comme ça. Je le haiiiiiiiiiis. Preuve que ça va déjà mieux ! À peu de choses près.

Je ne m'y attendais pas vraiment de la suite. Il se confia à son tour à moi. Il me disait que parfois il doutait de lui, de ses capacités de professeur, et du fait de gérer l'énergumène compliqué et ingérable que j'étais. Ce qui me fit un peu tiquer tout de même. Il était néanmoins content que je l'ai accepté. Il me parla ensuite de ce qu'il était avant de me rencontrer, qu'il était l'un des pires professeurs de l'académie, et que l'un des élèves avait même fini avec son kunai dans la cuisse. Urk, vraiment ? Je n'en avais pas entendu parler de cette histoire.

Il disait avoir suivi le modèle de sa sensei. Sa sensei, hein ? Il m'en avait déjà touché quelques mots d'elle, la dernière fois au restaurant. Une femme cruelle qui l'avait formé après avoir tué ses parents, et qui en avait fait une machine à tuer à son image.

Il semblerait néanmoins qu'il ait changé depuis qu'il est à mes côtés, que j'avais réussi à le changer. Il s'était trouvé son but, à savoir me protéger du démon qui m'habitait, et trouver une solution pour m'en libérer. En entendant ça, je baissais les yeux. Il était vraiment sincère, ça s'entendait.

- C’est la première fois que… que j’ai quelqu’un à protéger.

Cette dernière phrase avait eu l'effet d'une bombe. Je serrais les poings, tout en restant silencieux. J'étais devenu quelqu'un d'important pour lui. Je repensais à tout ce qui a pu m'arriver depuis mon arrivée à Konoha. Mon grand-père voulait que j'intègre l'académie avant de devenir un ninja, afin de me former. J'y ai passé des moments horriblement chiants. Je n'avais pas d'amis, et je m'ennuyais en cours. Mes résultats étaient médiocres, pour ne pas dire nuls, et je n'arrivais pas à m'intéresser aux cours. Je voyais souvent les autres enfants jouer entre eux, mais je n'arrivais pas à aller vers eux. Les autres enfants ne m'aimaient pas trop : j'avais un sale caractère, et cherchais toujours les emmerdes. Du coup, ils m'ont assez vite rejeté, mais je ne m'en préoccupais pas du tout. Ou du moins, je ne le montrais pas. J'étais bien trop orgueilleux pour leur laisser voir que cela m'avait affecté.

Et depuis, je n'ai jamais vraiment rencontré une personne qui comptait pour moi, et que ce soit réciproque. Sauf lui, il était le premier. Il a accepté mes défauts, tout comme j'ai accepté les siens. On passe notre temps à se chamailler, à ne pas se supporter, à échouer des missions dont les plus simples. Et pourtant... il me considérait comme son tout premier protégé. j'étais très touché, et je n'arrivais même pas à le cacher.

- Vous êtes décidément le pire sensei que j'aurais pu avoir. Vous avez été cruel dès notre première rencontre. Vous m'avez envoyé déjà deux fois à l'hôpital alors que je déteste ça. Vos entraînements m'ennuient. Vous manquez souvent d'autorité. Vous faites partie du clan qui a ruiné mon enfance. Vous me faites pleurer, en touchant là où ça fait mal.

Je soupirais un moment, tout en me relevant, afin de m'asseoir sur mon matelas, à côté de lui. Je le regardais un moment.

- Et en plus, vous vous permettez de vous allonger dans MON lit, sans mon autorisation.

Je grognais quelques secondes, avant de m'arrêter... et de rire.

- Et pourtant... je vous aime bien. Je crois même que je ne pouvais pas espérer mieux que vous en sensei, malgré tous vos défauts. Le pire des sensei, pour le pire des élèves. On fait bien la paire, vous ne trouvez pas ?

Décidément, aujourd'hui était un jour spécial pour nous deux. On s'était un peu dis tout ce qu'on avait sur le cœur nous concernant. Il n'en restait pas moins mon sensei de pacotille, mais avoir été sincère avec lui faisait un bien fou. Je l'aimais bien moi mon sensei, même si je ne le montre pas souvent, et que je l'assume pas non plus.

Néanmoins, il me restait un dernier détail fâcheux à régler avec lui.

- Sensei... ?

Je respirais doucement, avant de reposer mon regard sur lui, légèrement agacé.

- Ce n'est pas parce que je vous aime bien, que je vous veux pour autant dans mon lit. Pervers ! Vous ne valez pas mieux que Tatsura.

Je gardais mon sérieux un moment, avant de rire de nouveau en me foutant sans aucune gêne de sa gueule.

- Ero-sensei, voilà votre nouveau surnom !

C'est toujours mieux que sensei de pacotille, non ?
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Yamanaka ReiKonohajin
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MessageSujet: Re: Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji]   Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji] - Page 2 EmptyDim 19 Mar - 3:48


Lorsque je lui proposais d’user d’une technique Yamanaka afin de le calmer si jamais il venait à faire une crise, il refusa catégoriquement. Il faudrait que je fasse quelque chose un jour pour lui faire accepter l’usage de ce type de technique, parce que c’était probablement la seule chose que j’avais qui pouvait pour l’instant si ce n’est le libérer, au moins mettre son démon hors d’état de nuire le temps que mon shintenshin sera activé. C’est en grande partie pour cela d’ailleurs que je l’avais utilisé pendant notre mission dans la boutique de Caribou, parce qu’il fallait que je l’habitue à côtoyer ce genre de pouvoirs, en lui faisant comprendre que ceux-ci ne lui étaient pas forcements hostiles.

En tout cas, j’avais retrouvé mon petit démon sur pattes que j’avais habituellement, et j’en étais assez rassuré. Au moins, j’étais sûr d’avoir l’authentique. Ensuite, je lui parlais un peu de moi. Je lui avais déjà parlé de mon passé avec Chiko à l’auberge. Là, j’abordais une partie beaucoup plus proche d’aujourd’hui, une partie que j’avais déjà plus de mal à accepter. Quand en lui en parlant, je me rendais compte à quel point j’avais été infâme avec certains de ces petits, mais aujourd’hui, le résultat était là puisque certains étaient devenus de très bons ninjas, en utilisant des techniques que je leur avais enseignées. Mais avec Ryûji, je ne pouvais me permettre de me comporter de la même manière. Le lien que j’avais avec lui était bien différent de celui que j’avais avec les élèves de l’académie. Je m’occupais de Ryûji bien plus que de ceux que j’avais eu à gérer quelques heures, voire quelques jours pour les plus malchanceux. Et puis, il y avait ce que mon clan lui avait fait, je ne pouvais pas me permettre de me comporter de la même manière avec lui qu’avec les autres.

Je m’étais allongé dos à lui, pendant que je lui racontais tout ça. En parler, et surtout avec lui me faisait du bien autant que ça me stressait. J’avais toujours peur qu’il réagisse mal de nouveau. Puis avouer qu’il était pour moi la première personne que j’avais à protéger, ça me coûtait émotionnellement beaucoup. Parce que s’il réfléchissait un petit peu, il se rendrait compte qu’au final, en quelque sorte, j’avais aussi besoin de lui. Chose que moi-même, je m’étais rendu compte ce soir. Je regrettais légèrement d’être dos à lui sur ce coup, j’aurais été curieux de voir sa réaction. Mais je n’avais pas vraiment envie de le regarder droit dans les yeux à ce moment-là. Un sensei qui a besoin de son kouhai, c’est quand même un comble.

Lorsqu'il commença à parler, j’ai senti mon cœur s’arrêter, et mon cerveau me pousser à commettre un massacre. Il me balançait tous mes défauts à la tronche, et tout ce que je lui avais fait de mal. Je me mordais la lèvre, et la main du bras sur lequel j’étais allongé serrait le drap du matelas, réflexe m’empêchant probablement de me retourner pour lui balancer dans la tronche. Mais je n’arrivais pas à m’énerver pour autant, il n’avait pas tort.

- Désolé.

La remarque sur le fait que je m’allonge était de trop. Je me retournais prêt à l’incendier, avant de le voire éclater de rire. Et la suite était… Surprenante. Je l’écoutais, silencieux. J’étais abasourdi, je ne savais pas quoi répondre. Je me retenais juste de craquer, et de lui sauter dessus pour le prendre dans mes bras une énième fois de la soirée. J’enfonçais l’ongle de mon pouce dans la main auquel ce pouce était rattaché pour être sûr que je n’étais pas en train de rêver, ou même dans un genjutsu. Que pouvais-je dire de plus que ce qu’il m’avait dit ? Ce Ryûji avait un don pour jouer de manière très agaçante avec mes émotions.

Il continua, revenant sur le fait que j’étais allongé dans son lit. Je ne pouvais quand même pas laisser passer ça.

- Eh, t’as cru j’allais dormir par terre ou quoi ? Attends, je suis levé depuis hyper tôt ce matin pour préparer ton entraînement, je me retrouve à devoir te gérer alors que t’es complètement bourré, réagir au quart de tour pour te soigner le bras que tu t’es blessé comme un attardé, je t’ai porté jusqu'ici, j’ai dû supporter la compagnie de Tatsura pendant une demi-heure, j’ai passé des heures et des heures à attendre dans un couloir, et à angoisser parce que plus ça durait, plus je me disais que c’était grave et que t’étais peut-être mort, et tu ne me laisses même pas un coin de lit pour dormir ?

Je soupirais, prenant un air faussement boudeur comme il savait si bien le faire.

- Déjà que je dois poireauter ici une semaine parce que monsieur ne veut pas rester tout seul, tu ne vas quand même pas me faire dormir au sol toute la semaine ?

Je grognais, l’imitant un peu quand il faisait la gueule. En plus, il osait m’appeler Ero-sensei ? S’il savait à quel point sur ce coup, il avait juste. Mais s’il y a bien une matière dans laquelle je n’irais sûrement pas l’entraîner, c’est celle-là.

- Et puis tu oses me comparer à Tatsura ?

Je m’approchais de lui, pour m’asseoir à côté et passer une main dans son dos comme Tatsura l’avait fait avec moi la première fois que je l’avais vu. Prenant exprès une voix ridicule, et un air pas du tout aimable, je récitais ses paroles.

« Vraiment, pauvre monsieur, c’est pas cool ce que l’Hokage vous a fait. Il doit vraiment vous détester pour vous filer un truc pareil. »

J’en récitais d’autres.

« Quoi ? Y’a vraiment quelqu’un qui veut bien être le sensei de ce démon ? Je compatis.»

Mais Tatsura n’était pas le seul à se comporter ainsi avec moi depuis que j’avais Ryûji.

- D’ailleurs, maintenant que j’y pense, il n’est pas le seul. Entre la fois dernière quand on était à la boulangerie, j’ai eu droit à “Vous êtes son sensei ? Mon pauvre” ou encore chez l’Hokage, où un garde m’avait sorti “Hein ? Vous avez accepté ? Mais vous êtes fou ?”

En citant la boulangère et le garde, j’avais retiré mon bras de son dos puisque celui-ci n’était là que pour imiter Tatsura. Mais je continuais les grands gestes, et l’air ridiculement théâtral pour rendre la chose comique. Je riais un peu, me moquant de Tatsura principalement, avant de progressivement reprendre mon sérieux alors que mon regard se posait dans le sien. Je lui souriais gentiment.

- Tout ça, tu dois l’entendre souvent, non ? Tous ces gens qui se plaignent de ton comportement, qui sont victimes de tes bêtises. Qui viennent faire des reproches te concernant à l’Hokage, à ton grand-père, à toi, et même parfois à moi. Si j’en entends souvent des remarques, alors ça doit être encore pire pour toi, non ?

Je soupirais un coup, avant de continuer.

- Je les plains ces gens-là. Ils ne savent pas ce qu’ils loupent. Si au lieu d’être aussi négatifs, ils cherchaient un peu à te connaître, ils auraient déjà plus de chance de faire sa connaissance à lui.

Je posais mon index sur sa poitrine, au niveau de son cœur.

- Le vrai Ryûji, celui qui est là, caché derrière l’insupportable terreur.

Je refaisais un sourire un peu plus joyeux.

- Vraiment, les pauvres, ils loupent d'épices chasses au matou, des chutes de choboco, la tête que tu fais quand tu goûtes une sucette au goût immonde.. C’est sûr que s’ils ne voient en toi que le sale gosse, alors ils ne risquent pas de voir tout ce qu’il y a de bon en toi.

Je m’allongeais sur le dos cette fois, avant de le regarder.

- Enfin bon. Tant pis pour eux. Si même un Yamanaka a réussi à recevoir un câlin de ta part, c’est qu’ils ne sont vraiment pas doués.  
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MessageSujet: Re: Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji]   Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji] - Page 2 EmptyMar 28 Mar - 12:06
Décidément, cette journée était en tous points différentes de toutes les précédentes. Je découvrais de toutes nouvelles émotions, de nouveaux sentiments. Un sentiment de se faire accepter, et de se rendre compte à quel point on peut tenir à une personne, et compter pour elle en échange. C'était vraiment agréable comme ressenti.

Au final, que représentait Rei pour moi ? Je ne sais pas trop. Il m'insupporte la plupart du temps, on passe notre temps à se chamailler pour un rien. Et pourtant, il est là quand j'en ai besoin, et a fait de moi son protégé. Même avec papy c'était différent. Non, Rei se rapprochait bien plus de l'image que je me faisais d'un grand-frère. Est-ce que je pouvais le considérer comme tel ? Je sais pas. Ça lui ferait trop plaisir. Ou au contraire, ça le ferait fuir. Et me considérer comme étant le frère d'un Yamanaka... Brr, je vaux mieux que ça.

Dans tous les cas, même s'il n'avait rien dit, je savais que le message était correctement passé. Il savait ce que je ressentais, et cela n'avait pas été facile à avouer. Néanmoins, il rebondit sur mon refus de le voir dormir dans mon lit. Qu'essayait-il ? Attiser ma pitié pour que j'accepte ? Ridicule !

- Vous essayez de jouer la carte de la pitié maintenant ? Eh, c'est votre boulot de sensei de faire tout ça ! Par contre dormir dans mon lit ne fait pas partie du contrat, alors non !

Naméo. C'est moi le malade dans l'affaire.

- On peut demander des fauteuils supplémentaires ici, pour justement éviter ce genre de cas. Mon grand-père fait souvent ça ! D'ailleurs il va être content de ne pas être celui qui va me tenir compagnie cette fois-ci. Vous pouvez quand même dormir sur un fauteuil, non ?

La suite était aussi marrante. Il me demandait si j'osais vraiment le comparer à Tatsura !

- Bien sûr que j'ose ! Vous êtes comme lui, pour ça que vous voulez dormir dans mon lit. Je pensais que vous tenez un peu plus à votre nez, mais visiblement non !

Je grognais, alors qu'il posait sa main dans mon dos, ce qui me fit frissonner et me braquer. Il s'amusait à imiter Tatsura, et le pire c'est qu'il s'en sortait vachement bien. Je me détendais aussitôt. Je ne pouvais pas m'empêcher d'en rire, tant la ressemblance était troublante.

- Vous le refaites super bien ! Prenez ça comme vous voulez.

Il parlait ensuite un moment, me racontant un peu tout ce qu'il entendait à mon sujet. Et rien de bien gentil bien entendu. Ils le plaignaient de m'avoir comme élève. Mais je les emmerde moi ces gens, je vais leur casser la gueule et puis ils verront. Nan mais oh. Bon en vrai, il marquait un point : j'entendais ça très très très souvent. Beaucoup trop. Ils se plaignaient tous. Je veux bien croire que je ne suis pas le plus gentil des enfants, loin de là. Mais tout de même, ils ne m'aident pas non plus à faire des efforts. Pas comme lui.

D'ailleurs, il continua sa tirade avec une suite plus inattendue.

- À lui ?

Il montrait mon cœur avec son index en déclarant ceci.

- Le vrai Ryûji... ?

J'avais un peu du mal à comprendre où il voulait en venir. J'étais moi-même, non ? Il considérait que mon caractère ronchon habituel n'était qu'une façade ? Bon, je ne pouvais pas vraiment lui donner tort.

- Vous sous-entendez que je ne suis pas seul dans ma tête, c'est ça ? Bon dans un sens, c'est pas complètement faux. Mais je ne tiens pas vraiment à vous le présenter un peu plus en détail celui-là !

Je fuyais la question, ne sachant pas vraiment quoi lui répondre de sérieux. Il fit ensuite une remarque sur le fait que même un Yamanaka avait pu avoir un câlin de moi. Je sentais mon visage se rougir de honte, puis je m'allongeais dans mon lit, dos à lui. Le temps que cette fichu gêne se dissipe. Je grognais légèrement.

Une ou deux minutes de silence après, je me retournais vers lui, il était toujours allongé dans mon lit. Je soupirais.

- Bon d'accord. Pour vous récompenser de votre duuuuuuur labeur d'aujourd'hui, et parce que c'est déjà tard, je vous autorise à dormir dans mon lit. SEULEMENT, je mets trois conditions.

Je le regardais droit dans les yeux.

- D'abord, c'est exceptionnel et ça ne se reproduira jamais plus. Le reste de la semaine, vous dormirez sur le fauteuil.

Toujours d'un regard sérieux, je continuais à énumérer mes conditions.

- Ensuite, faites vous petit j'ai besoin de repos. Les trois quarts du lit sont à moi ! De toute façon, vous ne demandez "qu'un petit coin du lit".

Et maintenant... La troisième condition.

- Et la troisième et la plus importante... Si vous tentez quoique ce soit de louche, j'vous jette par la fenêtre sans aucune hésitation ! Compris, Ero-sensei ?

J'étais sérieux. Déjà que je ne tolérais pas un seul Tatsura, alors deux... Le pauvre, il devait vraiment avoir les oreilles qui sifflent par moment. Le pauvre ? Mais qu'est ce que je raconte moi !

Après avoir énuméré mes conditions, je le regardais encore, avant de bailler avec ma discrétion légendaire.

- Pwaaah j'suis crevé moi, c'est de votre faute ça. Bonne nuit !

La tête sur mon coussin, je fermais les yeux, prêt à m'endormir. Un sommeil bien mérité, après une journée bien chargée...
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MessageSujet: Re: Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji]   Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji] - Page 2 EmptyMer 29 Mar - 18:59


Toujours allongé, je commençais à sentir le sommeil venir, et n’avais qu’une hâte, pouvoir le laisser me prendre et m’emmener un long moment dans le monde des songes. Peut-être retrouverais-je ce fameux monde imaginaire où Ryûji est « Sa sucrerie », qui sait. Mais je ne pouvais pas encore, et devais me maintenir éveiller au moins jusqu’à ce que je sois sûr que son pied ne me kick pas par terre. Il pensait que j’attisais sa pitié. La blague. De la part du gamin à qui j’ai administré plus de soin dans un village en paix, que les quelques personnes que j’ai dû soigner pendant la guerre, c’était quand même assez culotté. Mon boulot de sensei de faire tout ça ? Mais il se fout de moi ce petit. D’un air amusé, je répliquais.

- Rester ici ne fait pas non plus partie de mon contrat. Les ramen non plus d’ailleurs. Mais par contre, être obéissant et respectueux avec ton sensei fait partie du tien, et je ne me souviens pas que tu l’aies été très souvent.

Il parlait ensuite d’une histoire de fauteuils supplémentaires, chose que je ferais une fois que j’aurais dormi. J’hésitais presque à le forcer à dormir dessus pendant que je prendrais le lit, mais bon. Il n’avait pas tort sur un point, c’était lui le malade. Il parlait ensuite de son grand-père. Il faudrait que je le prévienne quand même. La manière dont il en parlait ne me plaisait guère, j’avais du mal à croire que le vieil homme puisse considérer comme une tare que de devoir rester avec lui parce qu’il a peur d’être tout seul ici. Les rares fois où je l’ai vu, il avait l’air quand même sacrément attaché à son petit-fils adoptif.

- Content ? Il va plutôt s’inquiéter non ? Faudra que je le prévienne d’ailleurs. Je ferais ça en même temps que j’irais rembourser les dégâts chez l’aubergiste.

Mes imitations de Tatsura le faisaient rire, et rien que pour ça, j’avais l’impression d’avoir rempli mon rôle. Il semblait plus apaisé, moins stressé par tout ça, et bien plus détendu. Bon, de là à me comparer à Tatsura et dire qu’en plus, je l’imite bien, soit. En soi, c’est vrai que je peux être bien plus tactile que lui avec certaines personnes. Mais je vous épargne les détails.

Il ne comprenait pas trop de quoi je parlais quand je parlais d’un « autre Ryûji ». C’est vrai que j’avais oublié qu’il avait 12 ans sur le coup, et qu’il ne connaissait sûrement pas ce genre de notions. Du coup, comme je ne savais pas ce qu’il avait compris, je n’arrivais pas à savoir si celui que Ryûji ne voulait pas me présenter, c’était le Ryûji faible ou la chose qui l’habitait. Je me contentais de l’écouter, ne savant pas vraiment comment lui expliquer tout ça. Je préférais ne pas aller plus loin là-dessus, j’y reviendrais plus tard si besoin.

Il finissait par me laisser dormir là. Tout en posant ses conditions. J’explosais de rire. Pour la première condition, j’espérais que les fauteuils étaient confortables s’il ne voulait pas que je débarque avec mon matelas. Pour le second, il insinuait que j’étais gros ou quoi ? Avec tous les fils qui reliaient ses bras, entre la perfusion, le tensiomètre, et les électrodes mesurant son rythme cardiaque glissés sous son haut, aucun risque que je prenne de la place, je ne voulais pas m’emmêler là-dedans. Mais le coup qu’il pense que je risquais de lui faire des choses louches m'avait fait partir dans un de ces fous-rire. Tellement que j’avais du mal à répliquer.

- Eh, c’moi qui devrais m’inquiéter, la dernière fois qu’on a été tous les deux, allongés dans le même lit, j’me suis retrouvé avec tes crocs plantés dans mon cou.

Je m’approchais avec un air gentiment moqueur et un sourire en coin.

- En vrai, c’est plutôt toi le pervers, non ? Tu m’as sauté dessus à plusieurs reprises, tu me croques dans le cou, ne t'arrêtes pas de parler de Tatsura… À croire qu’il est devenu une obsession.

Je recommençais à rire, me rallongeant de mon côté, pas trop proche du bord du lit, mais pas trop loin non plus pour lui en laisser les deux tiers.

- Tu as l’air de souvent penser à lui en tout cas. Faire référence à lui à chaque fois que quelqu’un se trouve dans ton lit, avoue, tu préférerais que ce soit lui qui dorme avec toi et qui te fasse des câlins ?

Je me calmais petit à petit, devant reprendre mon souffle tellement j’avais ri. Je me retenais d'ajouter "Qui sait ce que tu peux faire dans ton lit en pensant à lui", mais je le supposais trop jeune pour ça. Quoique. J'en avait aucune idée en vrai. Et je ne préférais pas le savoir.

Nous étions probablement, tous les deux, aussi fatigués, mais avec les quelques heures que je venais de vivre, rire était salvateur. J’en avais besoin. Pour essayer de chasser toutes les pensées que j’avais eues, pour essayer d’oublier que je ne suis pas passé loin de définitivement lâcher l’affaire avec lui. Je n'étais sûrement pas très bon en sensei, sur le plan de la pédagogie et des techniques. J’étais tout aussi mauvais quand il s’agissait de le discipliner, mais j’avais au moins réussi à le faire rire un peu plus tôt, alors qu’il n’allait visiblement pas bien.

Je finissais par, à mon tour, sentir mes yeux se fermer. Toujours sur le dos, je tournais la tête vers lui.

- Dors bien, Ryûji.

Je les fermais.

- Si dans la nuit, tu te mets à angoisser, au pire, réveille-moi.

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MessageSujet: Re: Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji]   Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji] - Page 2 EmptyMer 5 Avr - 17:26
Je ne laissais qu'un petit grognement s'échapper lorsqu'il me parlait de mon grand-père. S'inquiéter ? Boarf. Il est habitué à ce que je finisse à l'hôpital après tout. C'est un peu comme si c'était ma deuxième maison pour lui. Alors bon... le seul truc embêtant pour lui, c'était qu'il devait me surveiller car je ne supportais pas rester tout seul à l'hôpital. Donc oui, il devait plutôt être content de ne pas avoir à me surveiller. Je lui avais trouvé un remplaçant, et il était donc libre.

Il était donc temps d'aller dormir une bonne fois pour toute, après cette longue discussion. Je ne réagissais pas à ses dernières remarques, où il me disait que je n'étais pas très obéissant malgré que c'était mon devoir. Je faisais le sourd, minant ne pas avoir entendu. C'était le mieux à faire dans cette situation. Et puis oui, je commençais à vraiment être fatigué. Cette journée avait été longue, et lourde en émotions. Il y en avait eu des masses, et ce n'avait pas été facile. Je n'étais pas habitué à m'ouvrir à d'autres, et exprimer ce que je ressentais vraiment.

Je fermais donc les yeux, alors que j'entendais Rei se mettre à rire, sans interruption. Qu'avait-il encore ? Il m'expliqua bien assez vite ce qu'il le faisait rire autant, et... ce n'était pas du tout réciproque. Il osait me renvoyer dans la gueule ce qu'il s'est passé quand j'ai bu cette boisson pas très nette, où je l'ai mordu ? En entendant ça, je me crispais. Je devenais aussi rouge qu'une tomate. Il osait vraiment ressortir ça maintenant ? Je le sentais aussi s'approcher dans mon dos. Pervers... moi ?

Je restais silencieux en écoutant ses absurdités. Il m'accusait réellement d'être le pervers, pour lui avoir sauté dessus et mordu quand je n'étais pas en pleine possession de mes moyens. Il osait même dire que Tatsura était devenu une obsession pour moi, et que je voulais que ce soit lui dans mon lit, à me faire des câlins, et... GAH. Rien qu'en y pensant, je frissonnais de dégoût. Il n'y avait rien de pire qu'on pourrait me faire. Me forcer à dormir avec lui serait la pire des tortures. Il osait réellement dire tout ça...

Ma main se resserrait sur le drap, le froissant. Ne pas craquer... ne pas craquer... je l'entendais ensuite me dire de bien dormir, et de le réveiller en cas d'angoisse. Mais... mais... ne pas craquer, ne pas craquer...

- AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH J'VAIS VOUS TUEEEEEEEEEER !

Je m'étais redressé sur mes genoux sur le matelas, le fixant d'un regard noir et meurtrier. Oh oui, j'allais le tuer. Je serrais les poings, tout en hurlant.

- Vous êtes horrible de dire ça ! JE VAIS VOUS FAIRE LA PEAU, VOUS ENTENDEZ !

J'étais enragé. Sans doute la fatigue qui y jouait aussi. Cependant, c'était sans compter l'intervention de quelques médecins dans la salle, cherchant à comprendre ce qu'il se passait et d'où venait tous ses cris. Ils comprenaient bien vite que ce n'était que moi, et ils furent soulagés. Je regardais les quelques médecins, et parmi eux il y avait justement Tatsura. Beu... j'en ai marre, putain.

- SORTEZ J'AI BESOIN DE SOMMEIL.

J'étais au bout de ma vie. j'avais l'impression que tout jouait contre moi. Qu'ils aillent tous mourir en enfer, je les hais tous. Me retournant alors, je me mis sous le drap, en boule, le visage à moitié caché dessous. Je commençais à fermer les yeux, et m'endormit sans un mot, enragé.
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MessageSujet: Re: Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji]   Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji] - Page 2 EmptyJeu 6 Avr - 1:40



Alors que je m’amusais à le taquiner, Ryûji ne semblait pas vraiment comprendre la notion de second degré. J’étais mal barré alors, parce que le second degré, j’y étais abonné. Mais quand même moins qu’à cet hôpital depuis que j’avais cette terreur sur pattes. Il commençait à rougir, et pour être rouge, il était bien rouge. J’avais l’impression d’avoir activé le filtre “inversé” sur son visage. L’humeur vitrée de ses yeux avait retrouvé sa blancheur, et pourtant, tout le reste de son visage était devenu rouge comme ses yeux. Il semblait soudain me vouer une haine profonde, qui me fit rire de plus belle.

Des médecins vinrent jusqu’à intervenir pour vérifier que tout se passait bien, étant donné le bruit que l’autre idiot faisait. Je me sentais tout gêné du boucan qu’il faisait, craignant qu’on ne se fasse expulser parce que Ryûji gueulait trop fort. Heureusement, peut-être à cause de la colère du garçon, ou comme expulsés par le niveau sonore de la pièce, ils repartirent aussitôt. Mon koukai se replongea sous la couverture tout boudeur. Il semblait vraiment en rogne, et ça m’amusait vraiment. Le vrai Ryûji était de retour, près à commettre de nouvelles catastrophes. Me faire la peau, disait-il.

- Commence par te rétablir d’abord, ce sera déjà pas mal.

Finalement, Ryûji ne prenait qu’une moitié de lit, j’allais pouvoir en profiter pour élargir un peu mon territoire dans ces draps. Je me serais bien enroulé dans la couverture avant de le patpat dans les cheveux, mais je crois que si je faisais ça, il était définitivement capable de m’assassiner. Et comme je n’avais pas l’intention de me prendre une perfusion dans la gueule, je préférais arrêter de me payer sa tête, aussi drôle que soit la situation. J’étais rassuré qu’il aille mieux, c’était quand même le principal. J’avais fini par fermer les yeux, mais j’avais trop de choses à régler avant de dormir. Je restais ainsi les yeux fermés une bonne demi-heure, avant de les rouvrir.

J’en profitais pour m’approcher un peu, puisqu’il avait le dos tourné. Il semblait calme et apaisé comme ça. Il s’était probablement endormi.

- Ryuuuujiiii ? Murmurais-je à plusieurs reprises sans réponses.

Finalement, une fois certain qu’il était bien endormi, je me glissais hors de la chambre, passant à l’auberge prévenir les propriétaires et surtout payer les dégâts, avant de passer vite fait chez le grand-père de Ryûji le prévenir qu’il était à l’hosto, que tout allait bien, et qu’il était en observation, mais que je gérais et qu’il pouvait rester à la forge. Ayant appris de l’aubergiste que le jeune serveur était lui aussi hospitalisé, j’étais passé lui rendre visite dans sa chambre. Non, pas pour faire des choses, non mais oh. Je n’ai pas l’intention de profiter d’un patient, aussi mignon qu’il puisse être.

- Bah alors, tu viens admirer mes fringues jusque-là ?

Mon cerveau mis du temps à comprendre ce à quoi il faisait référence, avant de finalement se souvenir comment tout ça avait commencé. Ryûji était jaloux du regard que j’avais envers le serveur, et avait pensé que j’enviais son uniforme de l’auberge. Qui lui allait à ravir, mais qui de toute manière ne me serait jamais allé. Ahlala, quel abruti ce gamin.

- Non non, j’voulais juste m’assurer que le petit démon qui me sert d’élève n’avait pas fait trop de dégâts, mais ça a l’air d’aller. Je vais faire demi-tour alors. Je te rembourserais l’hospitalisation.

J’imaginais déjà mon porte-monnaie diminuer, diminuer, et encore diminuer. Ce gosse va vraiment finir par me coûter plus cher que ce que je gagne. J’irais donner la facture au grand-père, je n’ai pas que ça à faire de mon argent que de devoir payer la moindre pulsion de Ryûji. Je retournais finalement dans la chambre, où il dormait profondément. Je m’asseyais à côté de lui, repensant une énième fois à tout ce qu’il s’était passé aujourd’hui, et depuis que je l’avais. Le garder ou le donner à un autre sensei, je ne pouvais pas affirmer connaître quelle serait la bonne décision. Mais au moins pour l’instant, je voulais le garder. J’étais curieux de savoir où je pouvais le mener.

Je glissais ma main dans ses cheveux pour virer un épi rebelle qui s’était formé là, avant de me recoucher à mon tour. J’étais crevé, j’allais enfin pouvoir dormir. Je m’allongeais avant de fermer les yeux, et de vraiment dormir, cette fois.
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Un cocktail peut en cacher un autre [PV Ryûji]

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