Une atmosphère pesante règne dans la pièce. Emichi le père de Yutaka lui faisait face, seule une petite table basse les séparaient l’un de l’autre. Tous deux assis en Seiza, posture peu confortable qui endolorie les jambes de notre jeune garçon. L’heure n’était pas au beau fixe, Emichi avait un visage grimaçant de colère. Yutaka, n’osant le regarder dans les yeux, ce contentait de fixer ses jambes, tête baisser vers l’avant. Quand soudain, le lourd silence ce brisa par la voix rauque de son paternel :
- E : Sais-tu seulement à quel point j’ai honte de toi ?
- E : Tu as 14 ans et tu n’as toujours pas activé tes Kerryûgan, c’est pitoyable… Le comprends-tu ?
- Y : Oui, mais…
- E : IL SUFFIT ! Je n’ai que faire de tes fausses excuses. A ton âge, bien des jeunes de notre noble clan c’est déjà maitriser notre Kekkei Genkai avec aisance et PAS TOI ! Alors me sort pas tes misérables phrases pour légitimé le fait que tu ne les as toujours pas activés.
Sur sa dernière phrase Emichi tapa fortement du poing droit sur la table basse, faisant résonner le bruit sourd dans toute la pièce. Geste qui fit légèrement sursauté le jeune homme qui se sentie encore mal à l’aise. Yu’ grimaça et serra les poings, gêner par la situation, il n’osa rétorquer. Il leva légèrement les yeux pour faire un bref face à face avec celui de son père, pour rapidement les remettre vers le bas. Son père repris ensuite :
- E : Que faut-il que je fasse de toi ?
- E : Que je te donne des corrections comme pour ton idiote de sœur ?
- Y : Non, je promets que…
- E : Silence, SILENCE, SILENCE !
- E : JE NE T’AI PAS DONNER LA PAROLE, ALORS TAIS-TOI !
- Y : P… Pardon père…
- E : Tu réalises, seulement un instant, que ta position au sein du clan est compromise ?
- E : Que les autres membres, estime que tu ternis à notre image de noblesse ?
- E : Je te le dis, FRANCHEMENT, Fils ! Si ta mère ne cherchait pas à vous défendre coute que coute, toi et ta stupide sœur. J’aurais déjà régler votre cas depuis bien longtemps.
Des paroles cruelles venant de son propre père. Que sous-entendait il par « j’aurais déjà régler votre cas » ? En serait-il vraiment venus à les tuer ? Yutaka est plus chanceux que sa sœur dans un certain sens, lui au moins, ne subit pas une pluie de coups. Geste qui l’horrifie toujours quand il voit Katsuko, crier de douleurs demandant à son père tyrannique de père d’arrêter.
Yu’ s’en veut d’ailleurs beaucoup, à chaque fois, d’être impuissant face à cette violence. Si leur mère était seulement plus souvent présente, elle aurait sans doute elle-même fait en sorte que ce genre de chose n’arrive pas.
Son père, voyant que notre personnage aux longs cheveux de feux ne répondait pas. Grogna et se leva rapidement. Yu’ leva ses yeux en direction de celui-ci et vit son regard remplis de dégoûts et de haine. Puis quitta la pièce, sans dire un mot.
Ce que notre jeune ami ne disait pas, c’est qu’il avait déjà auparavant activé ses Kerryûgan. Ça remonte à deux ans auparavant. Brimer et frapper par un jeune quelque peu plus âgé que lui, il a senti une pulsion dévorante l’envahir. Elle était si forte, que peu de temps il n’en fallait pour que sa rage n’éclate. Frappant avec une telle haine, avec un tel acharnement, que le visage de son bourreau n’était plus qu’un amas de chair et de sang.
Une fois qu’il revit à la raison, l’effroyable constat lui faisait face. Il avait abattu son agresseur, il l’avait réduit en charpie avec une telle facilité. Ses mains endolories par la douleur des coups, était envahie de sang coulant sur le cadavre sur lequel il était à genoux au-dessus.
Les yeux était devenu d’un rouge vive, il sentit une puissance le parcourir, une puissance qu’il n’avait jamais ressentie auparavant. Mais surtout une soif de sang, qui lui tiraillais la tête. Alors qu’il avait du mal à réaliser l’ampleur de son geste, il sentit un gout de rouille dans sa bouche. Remarquant, que du sang y était loger. C’est une trace de morsure sur le coup, qui lui mit la puce à l’oreille. Il l’avait mordu à mort, lui arrachant la veine jugulaire. De ce fait c’était un bain de sang qui l’entourait.
Aussitôt réalisé, il fit un bond en arrière, les yeux apeurer et larmoyant et d’un coup, ce mit à hurler de peur avant de tomber en sanglot. Il venait de voir une facette de sa personnalité qui l’effraya au plus haut point.
Il avait donc bien activé son Kekkei Genkai comme le souhaite son père qui est toujours dans le silence de cette révélation. Mais ce passage traumatisant à laisser des marques, notre jeune ami n’était plus le même. Il chercha avec une volonté de fer à ne plus tomber dans cette colère sombre et meurtrière et découvrit un art qui l’aida à rester calme et serein.
Celle de l’arc, une discipline peu courante dans un monde ou des techniques permettent des attaques à distances sans l’aide d’objets coupants. Mais la voie de l’arc est un excellent moyen de se concentrer et d’ignorer ses pulsions assassines. D’ailleurs personne n’est au courant de ce passage de sa vie. Car, il a tout fait pour pas que cela se sache.
Du coup, il passa trois années et tous son temps à entrainer son corps et son esprit, pour finir par exceller au tir à l’arc. Il n’est déjà pas simple d’insuffler son chakra dans une partie de son corps, mais il l’a encore moins dans une arme. Pourtant avec beaucoup de volonté, Yu’ y arriva, au point d’y passer maitre dans l’art. Certes, il y aura toujours plus talentueux qui lui.
Mais il garda ça, sous silence, n’informant en rien son père qui l’imagine incapable de quoi ce soit. Pour ce qui est de sa sœur ou de sa mère, il n’en à rien dit non plus, mais ne s’en est jamais vraiment cacher non plus avec elle.
Quoi qu’il en soit, notre garçon réserve encore bien des surprises et des mystères. Il ne souhaite en rien à participer à des combats qui l’obligerais à activer son Dojutsu et à réanimer sa frénésie sanglante. Mais est-ce qu’il en sera toujours ainsi ? Probablement pas, un jour ou l’autre, il devra faire une nouvelle fois face à sa nature meurtrière.