Une fois allongée, Neiko pu voir que Kisame acceptait sa proposition, se couchant sur le sol. Elle ne lui fit aucune remarque, c'était son choix, et elle se serait trouvée dans une mauvaise position si son père pensait qu'elle avait passé la nuit avec cet homme. Qui plus est seulement quelques heures après avoir rencontré un homme avec qui potentiellement elle pourrait se retrouver mariée, bien que cette idée la dégoute. Quoi de pire pouvait-elle imaginer... En plus d'être ennuyeux, il était dégoutant, lent. Il la restrindrait probablement. Non, elle ne devait pas être mariée à lui, ce serait un véritable désastre pour sa liberté. Et si on tentait de lui ôter sa liberté, probablement réagirait-elle comme un requin, un requin-tigre. Tout défoncer sur son passage, voilà une réaction qui lui conviendrait dans telle situation.

Elle s'endormit donc tranquillement, allongée, reposée. La discussion nocturne qu'elle avait eu avec ce chasseur lui avait fait beaucoup de bien. Même si elle se doutait qu'elle ne le reverrai pas ce matin, elle avait le pressentiment, que cela arriverait dans le futur. Leurs idées sur la traque étaient bien trop proches, sauf sur certains petits points, mais ils étaient tout deux des chasseurs. C'était l'essence de leur vie. Peut être se retrouveraient-ils à traquer la même proie, qui sait.

La nuit l'aida également à oublier ses émotions négatives envers le noble pour pouvoir lui faire de nouveau face sans avoir à l'étriper. Bien que l'idée de Kisame soit tentante, de la chasser sans qu'il ne le sache, elle ne pouvait se le permettre. Le clan Chinoike voulait s'en faire un allié, donc l'éliminait nuirait à l'aggradissement de la puissance des siens. Mauvaise idée. Elle se trouverait un autre défouloir lorsqu'elle en aurait le temps.

À son réveil, la demoiselle aperçut un morceau de papier sur sa table de nuit. Il était donc parti, mais il avait eu l'attention de lui laisser un mot. Assez étrange pour une telle personne. Elle se leva tranquillement et s'habilla avant d'aller fermer la fenêtre qui était donc restée ouverte, le soleil se levait tranquillement, il devait être peu avant sept heures. C'était effectivement un lève-tôt.

Attrapant le mot qu'il lui avait laissé, elle lut la simple phrase qui était notée dessus.

« Au besoin, tu sauras ou me trouver.  »

Retournant le papier, elle vit un plan d'une zone de Mizu no Kuni plutôt bien détaillée. C'était probablement là qu'il vivait et qu'il perdait son temps libre. Elle fut heureuse de voir ceci, si jamais elle voyageait dans la région, elle en profiterait pour lui rendre visite. Peut être pourraient-ils faire une chasse ensemble. Elle rangea précieusement le mot après avoir regardé le plan un certain temps, commençant déjà à le mémoriser car un tel bout de papier ne tiendrait pas des siècles.

Elle s'étira tranquillement et sortit de sa chambre, allant dans la salle commune. Son père y était déjà, le tenancier la regardait de loin, silencieux, le regard un peu sombre. Emichi ne fit aucun commentaire, mais il devait se douter que quelque chose s'était passé. Ce n'était certainement pas le genre de regard qu'il loupait. Si cela n'allait pas plus loin, il n'estimait pas avoir de raisons d'intervenir.

Une fois le petit-déjeuner fini, ils prirent leurs affaires pour se diriger vers le manoir du noble prétendant. Un bien bel abruti. Arrivant sur le lieu, ils se firent invités dans un petit salon de réception. Ce fut le père du nobliau qui les accueilli, seul. Katsuko cru y déceler une bonne nouvelle, mais elle ne voulait pas se faire de fausse joie aussi attendit-elle de l'entendre pour laisser son bonheur prendre le dessus.

« Bien... Ta fille est très charmante Emichi, très belle, rien à dire la dessus. Ses manières sont parfaites, elle est polie, a une bonne tenue, c'est certain que tu l'as bien éduquée. Mais... Hier soir, je l'ai vu courir dehors. Non pas que je pense que ce soit mal, mais ici, en simple robe ? Si vous ne savez prendre soin de vous, vous ne saurez vous occuper d'un enfant mademoiselle. Je ne puis risquer la vie de ma descendance pour une pareille futilité, quelle qu'en fut la raison, s'il y en avait une. »

Katsuko eut du mal à retenir un sourire de victoire. Son idée de passer par ici avait été utile finalement. Son père garda son masque de glace comme toujours lors des conversations d'affaires, et indiqua qu'il comprennait ce choix. Il n'ajouta rien et indiqua qu'ils allaient se retirer, en vue de la route à faire jusqu'à Suna. Lorsqu'ils furent sortis puis éloignés de la maison du riche marchand, le père de la demoiselle soupira.

« J'ignore comment tu t'es débrouillée pour te retrouver en robe sous leur fenêtre et je ne veux pas le savoir, mais bien joué. Si ça avait été toi, tu aurais été capable de détruire les relations du clan avec Warrein ou de le tuer, voir son fils aussi. Ce n'est pas ta place, tu en es incapable de toutes façons. J'ignore ce à quoi le clan pensait en me demandant de t'emmener le voir... Peut être était-ce un test pour toi, ou pour Warrein... Je ne sais pas, et je ne pense pas qu'ils me le diront. Contente toi de ta chance pour le moment, nous rentrons à Suna. »

Katsuko fit une révérence en guise de remerciment à son père de ne pas lui en vouloir pour une telle chose, mais elle jubilait intérieurement. Elle, un enfant ? Il l'avait vu ? Il coulerait de l'eau sous les ponts avant qu'une telle chose ne se produise, cela ne l'intéressait pas, elle préférait largement planter ses crocs dans la gorge de ceux des autres, c'était bien plus délicieux. Elle n'était pas encore aussi forte que sa mère, et s'occuper d'un enfant Chinoike était bien souvent épuisant. Surtout un comme elle, elle en avait conscience.

C'est ainsi qu'ils rentrèrent tranquillement à Suna, sans problème quelconque sur la route. Lorsqu'ils furent dans le village caché, Neiko put retrouver finalement sa liberté et partit à l'Académie pour étudier, elle comptait bien devenir plus forte, augmenter ses talents de manipulatrice du Kerryûgan. Bientôt, elle serait puissante, très puissante, rien ne l'arrêterait. Bientôt, elle serait traqueuse.