Origine de l'avatar : DeviantArt -  Pyrrhas (auteur aucune idée on m'a envoyé l'image sur la cb)
Identité : Ashihei
Surnom : Ei (comme la dernière syllabe de son nom)
Sexe : Féminin
Âge : 21ans
Date de naissance : -20 automne
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Clan : Aucun
Grade : Jônin
Rang : B
Kekkei Genkai : Shoton

Et la chevelure, de cette fille du feu, embrasse, inonde, voltige et s'étend le long de son dos. La courbure de ses lunettes se courbe sur celles de ses yeux. Ses yeux rouges, rouges comme le feu, le feu de ces cheveux, et eux aussi font tanguer, embrasser et annihiler. Sa stature est haute et domine bien des hommes, une cathédrale aux pierreries étincelantes et vermeilles. Ses seins, deux arches qu'on regarde dans le fond d'un lac, puissants, symétriques et pulpeux par son caractère gothique. Son visage est pâle, ses mains diaphanes, son galbe immaculé ; on a jeté sur son corps les premières flammes infernales qui dévorent l'orée des cieux.

Son vêtement sans manche en cuir noir infiltre ses formes - au village c'est plutôt une chemise qui la recouvre, on n'est pas des viles prostituées non plus - il l'enrobe parfaitement, cache peut-être les imperfections que chaque femme méprise par mimétisme. Ses seins gardent pourtant une certaine mobilité, certainement pour ne pas la frustrer lors de ses affrontements, atouts féminins certes, mais désavantages pour la guerre. Toutefois, il ne faut pas jeter au diable les qualités de ces atouts qui souvent sont redoutables... la plume bat l'épée mais la féminité vainc le tout. Une ceinture de ninja enserre sa taille ; ses chaussures s'enracinent sur ses jambes telles des ronces inermes, relèvent sa stature comme un socle de marbre noir épuré et termine là où commence son pantalon cintré qui livre sensuellement ses formes.  

On aime à ce qu'autrui se fasse idole du mystère. Et notre nature, elle-même paradoxale, cultive dans ce même terreau la curiosité qui nous mène à haïr ce que nous ignorons. Prétendre à ce qu'elle se soit faite sujette à la haine est extrême. Pourtant, le mystère plane, et elle construit comme autour d'elle un grillage, elle laisse entrer les petits animaux et autres bestioles, et maintient éloigné les créatures avides. Sa crainte, dont j'ignore encore les origines, pousse son visage à l'affermissement ; ses yeux portent sur le monde son caractère tranchant et envenimé. Et malgré l'énergie que dégage son regard, son visage en lame éloigne, terrifie, et pétrifie les quelconques formalités sociales.

La transformer en une bête suprême, élevée, et enorgueillie par son propre pouvoir est un stéréotype sur lequel je ne me t'attarderai pas. Certes, au loin, le monde se construit, et elle satellite imparfait se croit s'émanciper de toute attraction. Je suppose, derrière la première distance qu'elle impose, qu'elle garde dans l'intimité une nature plus affable. Ainsi, je pense que pour cerner le personnage il ne faut pas le détacher du contexte actuel. Le village de Konoha s'est certes bâti sur les jeunes pousses d'une paix encore incertaine, mais c'est aussi par la ruine qu'il a trouvé les matériaux suffisant à son érection. Son talent n'est pas moindre, la souillure sur ses mains est le premier témoin de son investissement. Peut-être que la guerre, comme bien des guerriers, a dû la diviser. La guerre divise non seulement les terres, mais aussi les hommes, elle joint l'âme et le corps, ignore l'intimement lié pour les accoler et les déchirer d'un même coup.

De ce fait, je pense qu'il est essentiel de rassurer son humanité. Comme tout individu à la perte de ses proches, ses larmes ont dû couler ; comme tout individu les traces du sang ont dû sur son corps laisser des stigmates invisibles qu'elle tente d'arracher ; comme tout individu, le rire est revenu après les premiers armistices mais toujours l'âme amère et rongée au fond de son être désire secrètement l'égoïsme unité.
Enfin, je crois que mon petit lecteur tu seras bien déçu par ce caractère si commun. Et c'est pour cette nature faussement régulière que j'ai décidé qu'elle vivrait à son tour.  

C'est assez déraisonnable et bien peu captivant d'évoquer une enfance médiocre, auprès de parents médiocres, dans une atmosphère médiocre. Je préfère l'ellipse à l'ennui mais le cadre est à peu près le suivant : ses deux parents qui proches des premières factions qui formèrent par la suite Konoha s'étaient alliés à eux instinctivement lui donnèrent naissance. Ils n'étaient franchement mauvais ni dans l'éducation de leur fille, ni même au combat. Son père était ninja, sa mère restait auprès et s'offrait peut-être plus que bien des femmes à l'arrière. Pourtant, rien n'avait pu les échapper de l'anonymat. C'est dans ce petit cadre monotone qui s'inscrivait dans l'univers de dissensions que tous connaissent à Yukan.

Pourtant malgré ce fatalisme grossier dans lequel Ashihei était tombée dès sa naissance, par une heureuse fortune, elle excella dans la maîtrise des armes... Après tout elle n'était peut-être pas tombée si loin d'une bassine magique ! Au désarroi de sa mère, Ashihei délaissait l'ennui ménager pour les batailles qu'elle regardait, stupidement, au loin. Elle risquait bien évidemment de se faire attraper mais sa bonne étoile la suivait... ou le peu de scrupule qui reste encore aux abrutis qui se tapent dessus les éloignait d'une jeune petite donzelle en culotte courte qui traînait près d'une zone ensanglantée. Le sang a donc toujours fait partie de son existence, elle les nettoyait auprès de sa main, voyait les mains plonger dans des bassines d'eau noircie par le sang, des mains qui finalement pénétraient comme des goules angéliques dans ce plasma refroidi.

La guerre ne déchire par tout, en tout cas elle donne pour mieux enlever. Ashihei grandit dans un milieu viril, bien que les femmes se démarquent souvent par talent bien plus que par leur potentiel esprit guerrier. Ashihei pourtant relevait la tête de cette minorité affaiblie, certains voyaient en elle un homme déchu, des hommes inquiets pour leur virilité mise à rude épreuve. Ses capacités à maîtriser cet élément si particulier qu'est le cristal a sans doute facilité son entrée dans les troupes d'assaut. Elle n'était pas une pièce maîtresse mais plus un atout pour surprendre l'adversaire. La puissance protectrice et vicieuse de ses pouvoirs avait sauvé la vie à quelques camarades sans pour autant être devenue une véritable héroïne. C'est bien plus tard que son destin s'éclaira.

Les derniers combats avant l'armistice de l'an 0 furent couronnés de succès pour l'alliance Rikûdo, Ei avait une vingtaine d'années maintenant et sa force s'était accrue avec le temps. Elle dirigeait même l'unité de son père... Il faut tuer le père ! Elle gagne à maintes reprises, les efforts furent minces pour la demoiselle. Son attitude belliqueuse lui faisait omettre l'incertitude et la peur grandissante de ses alliés qui sentaient la paix poindre et qui ne voulaient en rien perdre la vie avant les jours de bonheur. Ce soir-là, ce soir d'hiver, elle perdit une âme qui lui était chère. Tsubasa était plus jeune qu'elle, de deux années mais les deux années qui changent tout ! Elle l'éloignait et laissait sur lui un regard imbibé de déni. Evidemment, on ne le cachera à personne l'amour impossible dans lequel elle s'était plongée. Elle saccageait ses heures dans le désert, elle s'était délaissée du monde pour retrouver dans ces dunes le corps de son ami vaincu. Le vent a tout balayé. Son sarcophage était bien trop immense pour qu'elle puisse à elle seule le violer.

La première année de paix était apaisante, mais l'ennui et le chagrin la poussaient à s'offrir de nouveau à des missions périlleuses, évitant les troupes, préférant la surveillance des zones frontalières ou encore les missions d'investigation. Pour le moment, son coeur meurtri prenait possession de toute autre raison. Le déni et l'oubli lui prenaient trop de temps, les larmes ne servaient plus, et le désert, le désert qui s'étend l'effrayait. C'était l'enfant face au monstre sous son lit.